Pour sa première conférence de presse, après la marche des éléments des unités républicaines de sécurité (URS), appelées aujourd'hui unités de maintien de l'ordre (UMO), le patron de la DGSN, Abdelghani Hamel, a annoncé, jeudi, le retrait officiel des policiers des stades, un projet pour les parkings sauvages et un plan pour dissuader les voleurs de véhicules. Intervenant lors d'une conférence de presse dédiée à la présentation du bilan annuel de la sûreté nationale, à Alger, Abdelghani Hamel a affirmé que des unités de maintien de l'ordre ont été pré-positionnées à In Salah qui connaît des manifestations persistantes contre le gaz de schiste, ces derniers jours. Mais il a précisé que ce dispositif s'inscrit dans le cadre d'une action purement préventive. Et de clarifier que les dispositions à prendre dans de telles situations ne sont pas du ressort de la DGSN, mais elles sont du ressort des hautes autorités du pays et des autorités locales. Sollicité à se prononcer sur la marche des policiers, notamment par rapport aux défaillances de certaines parties qui devaient anticiper une telle action, entre autres les renseignements généraux, le DG de la police a répondu d'un ton bref : « Nous avons mené des investigations internes au sein de l'institution, des responsabilités ont été situées et des mesures ont été prises ». Malgré l'insistance des journalistes qui demandaient si des responsabilités ont été situées dans cette affaire, Hamel rétorque d'une manière tranchante « je ne peux pas situer la responsabilité publiquement». Interrogé encore une fois sur le sort des revendications des hommes en bleu qui avaient bravé l'interdit dans une marche inédite dans la capitale et à Ghardaïa, le directeur de la police coupe court et affirme que tout a été déjà dit et diffusé à travers les médias et qu'il n'a rien à ajouter sur ce sujet, « c'est tout ce que je peux vous dire à ce sujet », a-t-il dit. LE RETRAIT DE LA POLICE DES STADES EST OFFICIEL Concernant le projet de retrait des policiers des stades, le directeur général de la police Hamel confirme ce retrait qui était envisageable. « Le projet n'a pas été abandonné, nous allons officiellement commencer à retirer nos unités des stades », a-t-il affirmé avec fermeté. Et d'enchaîner «pour céder la place aux autorités du sport qui devraient assurer la sécurité à l'intérieur des enceintes sportives». Le conférencier a souligné que les éléments de la sûreté nationale étaient les premiers à parler de ce problème de violence dans les stades, qui au fil du temps est devenu un phénomène de société et considéré comme «une pathologie qui gangrène la société algérienne». Les chiffres avancés par le directeur de la sécurité publique Naïli Aïssa confirment cette donne, «673 blessés victimes de violence en 2014 contre 457 blessés en 2013». Des violences qui ont coûté la vie à deux jeunes supporteurs et au joueur de la JSK, Albert Ebossé. Sans parler des policiers blessés. Pour le DG de la police, «c'est aux responsables du sport de trouver l'alternative». Hamel a rappelé que la DGSN avait proposé en 2013 à la Fédération algérienne de football (FAF) des encadreurs (policiers), tout en s'engageant à dispenser des cycles de formation au profit des stadiers, lesquels seront déployés par les clubs eux-mêmes. Une formation qui se fera sur le compte de la direction de la sûreté nationale. Est-ce que cet appel n'a pas eu d'écho ? Hamel précise que cette question commence à être prise en charge par le président de la Fédération algérienne de football Mohamed Raouraoua et le ministre des Sports. Avant de conclure «ce qui nous intéresse, c'est de penser aux moyens à mettre en œuvre pour lutter contre la violence dans tous les espaces publics pas uniquement au niveau des stades». Apparemment, la police a du pain sur la planche avec un taux de criminalité en hausse de 16% en 2014 par rapport à 2013, selon Bouhadba Abdelkader Kara, où pas moins de deux cent mille affaires criminelles ont été enregistrées en 2014. Notamment avec «une petite criminalité qui dérange car elle réduit l'action de l'Etat et induit un sentiment d'insécurité chez les citoyens», a précisé le patron de la DGSN. A cela s'ajoute la hausse de la cybercriminalité ayant augmenté de 126%, passant de 108 cas en 2013 à 245 cas en 2014, avec des prévisions haussières pour cette année. Les vols de voitures ont pour leur part augmenté de 70% en 2014, selon M. Kara. Et d'annoncer que la DGSN a mis en place un nouveau plan pour dissuader les voleurs sans donner de détails sur ce plan. Pour le général Hamel, « il faut un socle de trois éléments pour mettre fin à la criminalité. D'abord le maillage territorial, la présence policière en surface et enfin la surveillance générale qui doit être efficace». DES RETARDS DANS LA REALISATION DES SURETES DE POLICE Le général major Abdelghani Hamel n'a pas écarté l'éventualité de mettre en place des sûretés urbaines supplémentaires dans des quartiers qui connaissent des extensions suite aux différents programmes de relogement. Il a reconnu qu'aujourd'hui certaines agglomérations sont dépourvues de couverture policière «permanente». Mais il annonce avec satisfecit que la couverture sécuritaire dépasse aujourd'hui les 75%. Il précise qu'on a «une moyenne d'un policier pour 350 habitants». Il a ajouté en outre qu'il y a deux plans de développement pour la sûreté nationale qui n'ont pas été réalisés totalement, un plan 2005-2009 et le plan de 2010-2014, et il y a un autre plan de développement qui a été présenté au ministre de l'Intérieur. Le patron de la DGSN affirme qu'avec la finalisation de ces projets « on atteindra une couverture sécuritaire à 100% au niveau national». Le conférencier a justifié ce retard par les difficultés rencontrées au niveau des wilayas, notamment pour dégager des assiettes, ainsi que d'autres entraves que connaissent les autorités administratives, ainsi que le manque d'entreprises de réalisation. Abdelghani Hamel affirme «que le problème financier ne se pose pas pour la réalisation de ces projets». LA POLICE PRENDRA EN CHARGE LA RESPONSABILITE DES PARKINGS Et sur la question de la prolifération inquiétante des parkings sauvages qui sont devenus, dans certains cas, des lieux d'agression, de crimes et vols de voitures, le directeur général de la sûreté nationale, Abdelghani Hamel, a affirmé que «nous sommes en train de travailler sur un projet qui est en phase de finalisation et qui sera soumis au ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales». Il précise que si le projet sera validé «la police prendra en charge la responsabilité des parkings». 5.572 cas des troubles à l'ordre public Aïssa Naïli, directeur de la sécurité publique et contrôleur de police au sein de la DGSN, a indiqué que ses services ont enregistré 5.572 cas de troubles à l'ordre public durant l'année 2014.