20 milliards de DA sont consacrés annuellement au secteur de la recherche scientifique, 3.000 projets de recherche ont été déjà financés, dont 300 ont une valeur ajoutée et sont potentiellement valorisables. Des projets à objectifs appliqués, à la recherche d'une place dans le secteur socioéconomique et industriel. Le professeur Hafid Aouragh, directeur général de la recherche scientifique et du développement technologique au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, a indiqué, ce jeudi, en marge de la remise du prix décerné par Sanofi au meilleur projet de recherche en santé, que l'Algérie compte 30.000 chercheurs et plus de 3.000 projets, dont une petite partie concerne les recherches de développement. Bien que le secteur connaisse une certaine dynamique, mais pour inverser la tendance en passant de la recherche majoritairement académique vers une recherche appliquée, au service de l'activité industrielle et des processus de fabrication et d'innovation, le professeur Aouragh recommande l'implication du secteur socioéconomique et le secteur industriel. Il précise que le budget de la recherche est largement suffisant pour aboutir aux objectifs. «Nous avons une enveloppe de 20 milliards de DA chaque année, qui couvre les besoins de la recherche», a-t-il déclaré. Et d'affirmer que le problème, aujourd'hui, réside dans la non-implication des entreprises économiques et industrielles. Il enchaîne : «Il faut que le secteur socioéconomique s'appuie sur cette recherche, notamment en ces moments difficiles; l'Algérie ne peut s'en sortir que grâce à la production nationale, et la production nationale ne peut être propulsée que par la recherche et l'université». Il appelle les entreprises algériennes, privées ou publiques, à faire confiance aux chercheurs algériens. Le DG de la recherche scientifique s'est félicité du partenariat entre son département et le groupe Sanofi Algérie : «C'est le premier du genre, un projet qui permettra un rapprochement entre le secteur socioéconomique et l'université». Il poursuit : «A travers ce partenariat entre un secteur public et une entreprise privée, on va démontrer que la recherche scientifique a des objectifs appliqués». Il ajoute que ce prix décerné par le groupe industriel Sanofi Algérie va permettre, à coup sûr, d'encourager les chercheurs à travailler dans les domaines expérimentaux, dans le domaine à valeur ajoutée pour le secteur socioéconomique. Il insiste pour dire que c'est ce qu'il faut pour aller au-delà de la crise du pétrole. UNE JEUNE BIOCHIMISTE REMPORTE LE PRIX SANOFI Le PDG de Sanofi, Pierre Labbé, a affirmé que le prix Sanofi Algérie a été lancé en 2013 pour la promotion des travaux de recherche, notamment dans le domaine de la santé. Il précise que sur 20 candidatures, une jeune lauréate a été distinguée par la présentation d'une thèse très intéressante «sur l'impact des pesticides sur la santé humaine». Il a précisé que le jury, assisté par un groupe d'experts biologistes, médecins et pharmaciens, a été désigné par le ministère de l'Enseignement supérieur. Le jury a donc choisi le projet de la plus jeune candidate, par le fait que le thème a été très bien travaillé. «C'est un travail brillant», a-t-il insisté. Le prix d'une valeur de 2.000.000 DA a été décerné par le groupe Sanofi à Mme Amel Medjdoub. Elle est docteur en physiologie et biochimie de la nutrition de l'université Aboubekr Belkaïd de Tlemcen. Le projet de recherche a porté sur l'évaluation des effets des pesticides sur la prolifération lymphocytaire et le stress oxydatif in vitro. Un projet qui peut être appliqué dans le domaine médical et pharmaceutique. Le recteur de l'université de Tlemcen, professeur Ouali Noureddine, s'est réjoui par le fait qu'un produit scientifique et universitaire de Tlemcen puisse arriver à obtenir le prix Sanofi. Le recteur a précisé que son université compte beaucoup de projets dans le domaine de la médecine. Avec plus de 75 laboratoires de recherche, chaque laboratoire comptant une centaine de chercheurs. Pour le professeur Ouali, les projets de recherche existent, mais ils ne doivent pas rester dans les tiroirs. «On essaie souvent d'attirer l'intérêt des acteurs du secteur socioéconomique en les invitant à participer avec les jurys, on leur distribue les mémoires, mais je crois que ce n'est pas suffisant, il faut aller vers des partenariats entre les entreprises et l'université», a-t-il suggéré.