L'Assemblée populaire communale d'El-Khroub vient de prendre le taureau par les cornes en décidant de sévir contre le marché informel. Hier, une grande opération d'éradication des marchés informels, qui ont envahi les rues et les trottoirs de la ville, a été déclenchée dans cette deuxième ville de la wilaya de Constantine. Cette opération coup-de-poing, qui a été préparée avec soin, a été menée conjointement par les services techniques de la mairie aidés des agents de la direction du Commerce, des services de l'Urbanisme, de la police urbaine et du bureau communal de l'hygiène. «Il fallait la faire pour mettre un peu de propreté et d'ordre dans la ville», a soutenu hier le président de l'APC, le professeur Abdelhamid Aberkane, que nous avons joint par téléphone. «Parce que, a poursuivi notre interlocuteur, le phénomène s'est étendu dans le centre-ville et les quartiers périphériques d'une façon alarmante, occupant tous les espaces par où passent les citoyens et gênant la circulation». Selon le maire, ni les commerçants réguliers, qui sont soumis à une concurrence déloyale et bousculés jusqu'au seuil même de leurs magasins, ne trouvent leur compte (et ils sont parfaitement dans leur droit de protester et réclamer que l'ordre civique prévu par les lois et règlements soit rétabli), ni les structures anciennes et nouvelles que sont les marchés de proximité qui sont en train dêtre ouverts progressivement ne sont productifs, ni la propreté et l'hygiène ne sont préservées, du moment que la qualité des produits qui se vendent dans la rue échappe à tout contrôle. «Et nous sommes arrivés à un point tel que le marché informel est devenu un véritable cancer qui menace la santé de la population en rongeant l'économie de la ville», a souligné encore le maire. Dans leur stratégie, les opérateurs ont commencé par la rue emblématique d'El-Khroub, la fameuse rue «Tandja», située dans la vieille ville, et ils se sont employés à expliquer aux commerçants informels qu'ils ont des stands qui les attendent dans le vieux marché de la ville, celui de l'Emir Abdelkader qui est actuellement vide, que les autorités peuvent les aider à se porter candidats pour des stands dans les nombreux nouveaux marchés de proximité qui vont bientôt ouvrir, etc. Et naturellement, cette opération n'a pas plu à beaucoup de commerçants informels qu'elle a visés et nombre d'entre eux se sont énervés, mais sans grande conséquence, ont témoigné des citoyens qui ont assisté aux opérations de démantèlement. Le professeur Aberkane est revenu pour mettre les choses au point en disant que l'opération qui a été déclenchée hier a été préparée depuis longtemps déjà et les secteurs impliqués ont tenu à ce qu'elle soit menée dans le respect absolu de la loi. «Après avoir recensé tous les marchands informels qui ont squatté les rues et les trottoirs de la ville, nous avons tenu à leur adresser d'abord des mises en demeure de libérer les lieux, et cela bien longtemps avant le déclenchement de l'opération laquelle a été décidée une fois qu'il fut constaté que ces mises en demeure ont été superbement ignorées par les intéressés», a encore expliqué le président de l'APC, ajoutant que ces derniers ont été informés hier que la police urbaine qui a été instruite pour nettoyer toutes les rues de la ville des installations commerciales informelles qui les encombrent sévira contre les éventuels réticents et que les autorités de la ville sont également déterminées à appliquer la loi pour réprimer tous ceux qui contreviennent à la loi et à l'ordre public», a terminé le P/APC d'El-Khroub.