Face à la pénurie des licences d'exploitation et à la surenchère appliquée sur ces documents, l'Union nationale des transporteurs algériens (UNAT) d'Oran, par le biais de son président, vient de proposer de nouvelles mesures afin d'éviter le chômage forcé à des centaines de chauffeurs de taxi. Il s'agit, selon M. Chikh, de se constituer en groupe de dix chauffeurs de taxi, une nouvelle société à qui on délivrera une seule licence d'exploitation. Cette proposition si elle est retenue aura sans doute son impact sur l'activité et permettra une meilleure exploitation des licences dans un cadre organisationnel, indique-t-on. Le problème des licences d'exploitation perdure depuis des années à Oran. Malgré le déblocage de la situation avec la délivrance d'un premier quota de 2.000 licences et des promesses pour une centaine d'autres, le problème n'est pas près d'être résolu dans sa globalité. Les syndicats ont toujours dénoncé la surenchère pratiquée sur ces documents. La licence est louée à 10.000 DA le mois avec une avance d'une année à deux ans, une pratique qui a conduit certains professionnels à tourner le dos à l'activité. Cette surenchère n'était malheureusement pratiquée qu'à Oran alors que dans d'autres wilayas, la licence était cédée entre 800 et 1.000 DA le mois, fait-on savoir. Face à ces pratiques décourageantes, de nombreux chauffeurs de taxi ont été obligés de mettre la clé sous le paillasson, une situation difficile pour plusieurs pères de familles. Devant la dégradation des conditions socioprofessionnelles, plusieurs grèves ont été observées, dans le passé par la corporation et une série de promesses ont été données mais sans suite. Pour le président de l'UNAT Oran, les revendications sont claires. La corporation demande de réactiver les licences d'exploitation. Selon la dernière réunion tenue le 11 décembre dernier à Alger et regroupant le ministre des Transports et celui des Moudjahidine, il a été relevé que 41% des licences sur les 160.000 délivrées au niveau national ne sont pas exploitées. La wilaya d'Oran occupe un important pourcentage, précise-t-on. Outre la proposition de se regrouper en groupe de dix chauffeurs de taxi, le bureau de l'UNAT demande l'annulation de limitation des zones pour ces documents de sorte qu'une licence délivrée à Hassi Bounif ne doit pas se limiter qu'à cette région mais à toute la wilaya. Ils sont plus de 11.000 chauffeurs à exercer à Oran sans aucun statut, un vide que les syndicats ont toujours mis en exergue.