A trop se prendre pour Dieu, l'homme devient-il un rat ? L'espèce humaine ne serait-elle donc finalement qu'une crotte mal pensante pour que les guerres et que les drames se multiplient et pour qu'elle ne se rende pas compte, croyant bien faire, que les égoïsmes mènent à l'hémoptysie ? A quoi rimerait finalement cette potiche appelée Nations unies, si les vraies raisons basées sur la justice et la paix s'éloignent avec une perverse ironie et avec une montée en puissance d'un désarroi généralisé ? Société des Nations avait-on dit, pour se raviser ensuite dans l'incapacité d'unir les cœurs pour ne pas réussir à se convaincre que les sociétés et les hommes n'ont de sens et de consistance que quand ils sont pleinement conscients de leur vulnérabilité naturelle et innée. Des remontrances et des blâmes sont distribués au gré des prétextes des puissances aléatoires en évitant d'aller à la rencontre de la profondeur des âmes et des vérités humaines sans que l'on ne se rende compte que quand un chômeur se pend à un arbre, quand un clandestin du Sud se noie dans la mer et quand un désespéré s'immole par le feu, c'est toute l'Humanité qu'ils emportent avec eux. Les forts et les puissants font semblant d'ignorer que leurs mets ont de plus en plus le goût de l'amertume parce qu'avec le dos de leurs cuillères ils raclent le fond. Notre voisin polémiste Eric Zemmour a bien raison de parler de suicide français, sauf qu'il se trompe avec précipitation dans le contenu de son intitulé. La tragédie est plus large et les prononcés du suicide et des chiennes de vie sont aux antipodes des tortueuses excuses affichées et des trop simples griefs que l'on veut imposer. Elle est dans les larmes incandescentes des orphelins et des rigoles de sang alimentées partout à travers le monde par les farfelus aprioris. Les délits de faciès sur le bout des lèvres et les murs de séparation bêtement érigés sont les déguisements des paravents tordus qui ne voileront pas ce qui est devenu une vaste tragédie. Le monde est en guerre sans s'apercevoir qu'il l'est contre lui-même parce qu'il est une famille éclatée. Sa dimension planétaire est presque une supercherie. Les continents et les peuples sont beaucoup plus proches les uns des autres qu'on ne le croyait.