Liberté : Grâce, en partie, à la Satim, le niveau atteint par la modernisation des banques est indéniable et des progrès ont été réalisés, même s'il reste du travail à accomplir pour atteindre les normes en vigueur dans les pays avancés. Où en est-on de manière assez précise pour ce qui est du processus de télécompensation (délai de la télécompensation), délais de recouvrement des chèques et virements, etc. ? A. Benkhalfa : La modernisation des systèmes de paiement et des règles avance à un rythme appréciable grâce à une synergie de place. Ce projet est pris en charge par l'ensemble des banques et la Banque d'Algérie avec un suivi permanent des pouvoirs publics à travers des organes permanents de concertation et de coordination entre le ministère des Finances et l'Abef. Le travail accompli a permis d'améliorer les paiements et règlements à travers trois instruments : primo : les opérations interinstitutions et entre établissements qui dépassent 1 million de dinars et s'opèrent à travers des virements ne dépassant pas quelques jours. Ce système appelé ARTS consolide la gestion des trésoreries d'entreprise en leur permettant de disposer en quelques jours des flux afférents à leur transaction ; secundo : les paiements de masse qui s'opèrent à travers des chèques et des virements traités par télécompensation et qui couvrent, maintenant, plus de 90% des opérations interbancaires. Il s'agit de plusieurs millions de chèques et de virements qui sont réglés entre 1 et 5 jours ; tertio : les opérations par carte monétique : la monétique est en régime de croissance. Après d'importants investissements en matière d'organisation, d'équipements, de mise en place d'applicatifs et de logiciels, de rénovation des réseaux télécoms et de formation des personnels, l'introduction de la monétique est maintenant effective au niveau des retraits. Actuellement, il y a, environ, 8 millions de porteurs de cartes dont une grande proportion relevant d'Algérie Poste. Ces porteurs sont progressivement intégrés dans le réseau interbancaire qui permet aux titulaires des cartes d'utiliser tous les DAB disponibles. Où en est-on sur le plan de la monétique (cartes paiement et retrait, nombre, opérations, banques, coordination interbancaire, automatisation, DAB et GAB, sécurisation des opérations, réseau X25 et Internet, pannes, maintenance, délais de réparation, etc.) ; e-commerce, e-banking, etc. ? En dépit de sa complexité technologique et organisationnelle, l'interbancarité monétique est effective puisque 800 000 porteurs sont actuellement titulaires de cartes interbancaires. Les opérations de retraits en intra et interréseaux offrent déjà le confort aux clientèles et commencent à désengorger les guichets bancaires postaux. Pour l'exercice 2010, le nombre de retraits au niveau des DAB a dépassé 26 millions d'opérations pour un montant global d'environ 200 milliards de dinars. Ces opérations ont été réalisées sur un parc, d'environ, 1 300 distributeurs automatiques de billets (DAB) installés au niveau des agences bancaires et postales. Les banques reconnaissent qu'il arrive de constater quelques défaillances ou absence de réponse au niveau de certains DAB. Mais, le taux de panne ne cesse de diminuer et le nombre de transactions en retrait ne cesse d'augmenter. La prochaine phase de développement de la monétique concerne les paiements par cartes et non seulement les retraits. Il s'agit d'une action peu familière pour les consommateurs algériens et exigeante en matière d'échange d'informations entre les banques et de sécurité des réseaux des traitements. Où en est-on de la mise en place des TPE (terminaux de paiement électronique) : nombre de commerçants équipés en TPE, nombre de cartes de paiement et retrait émises (Visa-Mastercard, American-Express, autres) ? En effet, un processus monétique ne peut être considéré comme accompli, si la carte bancaire reste limitée aux opérations de retrait. Actuellement, les préparatifs pour une généralisation des règlements électroniques sont en bonne voie. Près de 3 000 TPE (Terminaux de paiement électronique) sont déjà installés auprès de sociétés de prestations de services, d'hôtels ou de commerçants. Une phase expérimentale a permis de détecter les contraintes opérationnelles qui freinent une expansion des règlements électroniques. Celles-ci sont en cours de traitement. Il s'agit : - de stabiliser les liaisons par téléphone fixe de tous les commerçants concernés avec la Satim pour un traitement instantané des règlements ; - de prévoir une tarification stimulante afin de ne pas décourager les commerçants ; - d'organiser les relations entre établissements bancaires pour garantir les meilleures conditions de débouclement des opérations interbancaires ; - de persuader les commerçants en mettant en valeur les gains financiers et de sécurisation des flux qui découlent d'un usage élargi des TPE. Par ailleurs, des opérations à grande volumétrie sont initiées pour exercer un effet d'entraînement sur l'usage de la carte de paiement. Une opération de règlement par carte des dépenses au niveau des stations Naftal est en cours de déploiement, dans ce cadre. Elle sera suivie d'autres opérations similaires avec des sociétés assurant des prestations au public.