Après neuf mois de détention dans le cadre de l'enquête menée sur l'affaire de l'enlèvement du bébé Leith Kaoua, la chambre d'accusation a finalement acquiescé à la demande de la défense qui a plaidé en faveur de la mise en liberté provisoire de la sage-femme, inculpée de faux et usage de faux. Cette dernière a quitté le centre de rééducation du Coudiat à 17 heures dans l'après-midi du mardi 17 mars. Elle a été accueillie par de nombreuses personnes, dont des membres de sa famille, des collègues et d'autres sympathisants, qui l'attendaient depuis deux heures devant la porte du centre en question. Une grande satisfaction a été exprimée par ses proches. «Dieu soit loué», ont déclaré unanimes ses proches, non sans remercier les nombreuses personnes qui se sont solidarisées avec l'accusée. «Des gens ont appelé d'Alger, de Blida et même de l'étranger pour nous exprimer leur satisfaction et leur soulagement après la décision de la chambre d'accusation», signale le mari de la sage-femme. Cette dernière a été accompagnée à son domicile, sis à El Khroub, dans un long cortège digne d'une fête de mariage. Pour mémoire, la chambre d'accusation, qui avait examiné le 17 février dernier l'appel du procureur, après deux reports successifs, avait confirmé les conclusions du juge d'instruction en gardant cinq accusés principaux dans cette affaire en détention préventive. Il s'agit du couple chez lequel le bébé a été découvert au mois de mai dernier (à Tamalous), d'un intermédiaire et d'un coursier, qui ont été accusés «d'association de malfaiteurs dans l'objectif de commettre un crime, et enlèvement d'un mineur», alors qu'on a retenu le grief de faux et usage de faux contre la cinquième accusée retenue en détention, en l'occurrence la sage-femme (mise en liberté provisoire mardi dernier) dont le cachet a été apposé sur le certificat d'accouchement de la femme qui a participé à l'enlèvement du bébé. Cinq autres accusés en détention préventive depuis le mois de juin dernier, deux infirmières, deux coursiers et un agent de sécurité, ont bénéficié d'un non-lieu et avaient de ce fait quitté la prison dans l'après-midi du 17 février dernier. Aussi, quatre autres accusées, trois infirmières et une sage-femme, placées jusque-là sous contrôle judiciaire, ont bénéficié, elles aussi, d'un non-lieu. Les familles des accusés avaient organisé plusieurs sit-in, avec le soutien des travailleurs, à l'intérieur du CHUC, devant le tribunal de Ziadia et la cour de Constantine, pour dénoncer «le recours abusif à la détention préventive» des accusés en question contre lesquels, selon eux, «on ne détient aucune preuve tangible qui les implique dans cette affaire scandaleuse». Il est attendu que l'affaire soit enrôlée lors de la prochaine session criminelle, indiquent des sources judiciaires.