La prise en charge sur budget de l'Etat du lourd fardeau des frais de transfert des dépouilles des ressortissants algériens, décédés à l'étranger commence à prendre une forme concrète. Pour mémoire, la mesure en question, inscrite au titre de la Loi de finance 2015 (LF 2015), publiée le 31 décembre 2014, stipulant qu' il est ouvert, dans les écritures du Trésor, un compte d'affectation spécial n° 069-302, intitulé « Fonds de Solidarité nationale » chargé, notamment, des frais de « transfert, vers l'Algérie, des dépouilles des ressortissants algériens décédés à l'étranger », avait suscité une vague de satisfaction, au sein de la Communauté algérienne établie en France, notamment, qui a été vite refroidie par l'absence des modes d'application, non encore expliqués de façon exhaustive. Durant ces quatre derniers mois, des Algériens installés en France ont tenté de rapatrier des dépouilles de leurs proches en cherchant, vainement, une prise en charge des frais découlant de ce transfert de dépouilles, auprès des postes consulaires. Certains ont même contacté au téléphone notre rédaction, après la publication, au début du mois de janvier, d'un article qui évoquait la parution de la mesure en question, au titre de la LF 2015, pour avoir de plus amples informations sur le sujet, et exprimer leur inquiétude en nous signalant, surtout, qu'il n'y avait aucune trace effective de cette disposition sur le terrain ! Et, ce n'est qu'au mois de mars dernier que l'ébauche d'une application de la mesure, adoptée par la LF 2015, a réellement vu le jour. Un courrier, daté du 15 mars, a été envoyé par le directeur des Finances au ministère des Affaires étrangères à l'ambassade d'Algérie à Paris, et aux postes consulaires, pour information, où il est demandé de « lancer, en urgence, des consultations pour le choix de sociétés des pompes funèbres ayant réseau, sur toute la France, voire l'Europe, et proposer au minimum trois devis contradictoires ». Laquelle procédure de consultation vise, selon les termes du courrier indiqué, une rationalisation des dépenses publiques. En tout cas, le pas a été accueilli avec satisfaction par l'Association de la diaspora des Algériens de France. Dans un communiqué, rendu public le 30 avril dernier, l'association fait part de « sa satisfaction de cette avancée » dans l'application de la prise en charge des frais générés par le rapatriement des dépouilles des ressortissants algériens, décédés à l'étranger. « La demande de plusieurs devis est une étape importante dans l'application de cette loi. Nous restons dans l'attente de voir, clairement, le résultat de cette consultation et plus généralement de l'application du cadre de cette loi », mentionne-t-on. Cette revendication figure en deuxième position des points soumis aux autorités du pays lors de la campagne électorale présidentielle du mois d'avril 2014. Et, dans la foulée, l'association de la diaspora des Algériens de France souligne qu'elle reste dans l'attente de l'application de la proposition 5' qui concerne la baisse des prix d'avion. « Nous restons, aussi, dans l'attente de la prise en compte de la proposition 5', concernant la baisse des prix d'avion, que nous avions inspiré sur les 14 propositions du programme présidentiel, au profit de la Communauté nationale établie à l'étranger », rappelle-t-on. « En effet, relèvent les termes du communiqué, à la veille des vacances estivales, la communauté observe, avec appréhension la hausse des prix des billets d'avion qui deviennent une charge insupportable pour le budget des familles. » Ajoutant à ce propos qu' « au prix du kilomètre, le billet pour le vol Paris-Alger est le plus cher au monde ».