Le forcing opéré hier matin, vers 11h30, par les 96 commerçants du sinistré marché Souterrain'', situé dans la place de La Brèche (1er novembre 54), a fini par leur donner gain de cause et arracher leur principale revendication, à savoir, l'aval du PAPC pour l'octroi de nouveaux locaux commerciaux. Le boulevard Belouizdad a été envahi, hier, par des dizaines de commerçants furieux contre le « laxisme » du P/APC et son refus de les recevoir dans son bureau. « On ne nous a jamais ouvert la porte, c'est de la pure Hogra », clamaient-ils face à des agents de maintien de l'ordre, déployés devant le siège de l'hôtel de ville, alors que leurs représentants venaient d'être reçus à l'intérieur. Munis de piquets et de barrières, les manifestants qui ont bloqué de part et d'autre le tronçon de route jouxtant le siège de l'APC, ont paralysé la circulation routière. L'explication de tout ce ras-le-bol, « c'est le fait de camper depuis quelques jours, en vain, devant l'entrée du siège de l'APC, réclamant l'aval du premier représentant de l'Assemblée, sur le document attestant notre droit de bénéficier d'un local comme cela a été convenu avec les représentants des autorités concernées, tels que le secrétaire général de la wilaya, le chef de cabinet du wali, le chef de la daïra de Constantine, le nouveau directeur de l'OPGI », nous a informé un commerçant outré. Après une demie-heure, des policiers et des agents de maintien de l'ordre ont fini par convaincre les protestataires de rouvrir la route à la circulation. Là, des échauffourées ont éclaté entre les commerçants, divisés entre obtempération et refus catégorique de libérer la voie. Ces derniers, plus radicaux semble-t-il, ont protesté, en disant « de cette manière le problème ne sera jamais résolu », puis, en s'adressant aux policiers, ils lanceront « allez lui parler et le convaincre de signer ce papier qui a été déjà validé par le chef de cabinet du wali ». Le Président de l'APC de Constantine, s'était résolu, enfin, à signer le fameux document, après une temporisation jugée « inutile » par les commerçants. Puis il a été décidé de faire entrer les commerçants au bureau du P/APC par quatre, «pour une dernière vérification administrative», nous a informé un commerçant. Les locataires des locaux et des stands, en haussant le ton, ont obtenu des documents attestant leur transfert vers des locaux commerciaux situés au niveau de l'UV 16, dans la nouvelle ville Ali Mendjeli. Restent au milieu de toute cette cacophonie, les vrais sinistrés, des oubliés que la fin heureuse du conflit n'aura aucune incidence positive sur leur situation. Les ex-sous locataires des stands au niveau du Souterrain et des commerçants informels, qui représentaient la majorité des commerçants y activant effectivement. Leur commerce totalement ravagé par les flammes avant quelques jours seulement du coup d'envoi officiel de l'événement Constantine capitale de la culture arabe'', les commerçants en question n'auront droit à aucune indemnisation, accordée celle-là aux locataires dont la plupart ont sous-loué les stands. Privés de leur gagne-pain, ils voient leur avenir tout en noir, « j'ai demandé au locataire du stand de me sous louer'' le nouveau local dont il va bénéficier au niveau de l'UV 16, il m'a répondu qu'il ne peut en aucun cas le faire », car on les a mis en garde que « si quelqu'un loue son local on le lui enlèvera pour le céder au nouveau occupant ; c'est le dilemme auquel on fait face aujourd'hui, mais personne ne prête attention à notre souffrance », s'est lamenté un ex-sous locataire de stand.