Le thème « Les scientifiques arabes entre le VIIIe et le XVe siècle » était samedi dernier au centre des travaux de la conférence animée par le professeur Ahmed Djebbar, historien des sciences et des mathématiques et professeur émérite à l'université de Lille. Cette rencontre abritée par le célèbre lycée Djamel Eddine El Afghani a vu la présence des figures emblématiques, à l'image l'ancien ministre M. Aichoubi, et le chercheur et mathématicien, le professeur Allab Dahou. Organisée par l'association « El-Alyme » des anciens élèves du lycée Djamel Eddine sous la présidence du docteur Boucif Djillali, cette manifestation a duré, de par son importance, plus de deux heures, notamment avec la participation des anciens collègues du conférencier en présence des élèves du lycées ainsi que des universitaires, professeurs et inspecteurs. Dans son exposé, le conférencier explique ces résultats de 35 ans de recherches scientifiques sur l'histoire des activités scientifiques arabes entre le VIIIe et le XVe siècle. Il a mis en exergue la circulation d'une partie importante du savoir en mathématiques, hérité de nombreuses civilisations particulièrement grecque, indoue et persane. Il a souligné l'importance de l'historique de la langue arabe en s'appuyant sur des manuscrits inédits datant de plusieurs siècles et son rôle comme un vecteur des sciences des différentes civilisations et la relation entre cette langue et les différentes activités scientifiques particulièrement la philosophie, l'astronomie, les mathématiques et la physique, comme un outil. Il a noté la relation entre un aspect particulier et une caractéristique universelle de la langue comme un phénomène linguistique loin des considérations religieuses, affectives ou idéologiques. « Il faut oublier qu'on est Arabe et musulman pour donner un aspect de partialité et d'objectivité au traitement de ce sujet », avait-il signalé en substance. Au terme de cette rencontre scientifique, M.Aichoubi a tenu à rendre hommage aux anciens professeurs ayant laissé leurs traces durant la période coloniale, en citant A.Garmala, A.Bouchikhi, M.Meliani, M. Bouyahkoub, M. Haddad, Ahmed Tahar, Boudali Safir et bien d'autres. Des témoignages et des anecdotes vécues par d'anciens élèves ont marqué la fin de cette conférence. Profitant de l'occasion, M.Aïchoubi a lancé un message en direction des services concernés pour mémoriser ces figures. Ahmed Djebbar fut conseiller de Mohamed Boudiaf durant la période de juillet 1992 à avril 1994 et occupa le poste de ministre de l'Education et de la Recherche en Algérie dans les gouvernements de Belaïd Abdesselem et Rédha Malek.