Les cheminots des directions régionales ferroviaires (DRF) d'Oran, Alger et Annaba sont, depuis, hier, 00h, en grève ouverte pour réclamer une nouvelle classification des postes du personnel roulant (contrôleurs, chefs de train et encadrants), a-t-on appris, hier, de sources syndicales. Il s'agit du deuxième mouvement de grève, en moins d'un mois, après celui du 20 mai dernier et qui a paralysé le transport ferroviaire de voyageurs pour quatre jours. A la DRF d'Oran, et à la différence du premier mouvement, le personnel roulant a été rejoint par les tractionnaires (mécaniciens et conducteurs), alors qu'à Alger même les sédentaires (personnels travaillant à la gare) ont rejoint les rangs des grévistes, indiquent nos sources. Pour le secrétaire général de la section syndicale des trains d'Alger, M. Balamane Zoubir, la circulation ferroviaire, dans la région d'Alger, est paralysée, à 100 %. Et ceci est valable a-t-il dit, aussi bien pour les trains de voyageurs que pour ceux des marchandises. Mêmes les trains de banlieues sont immobilisés depuis 00h, a-t-il ajouté. Le secrétaire général de la section Trains' d'Alger a rappelé, par ailleurs, que l'échéance du 6 juin dernier, fixée par le directeur général de la SNTF pour régulariser le dossier, relatif à la classification du personnel roulant n'a, finalement, par été respectée. «On devait, donc, reconduire la grève, dès le 7 juin, à 00h, mais on a préféré temporiser jusqu'à la fin des épreuves du baccalauréat pour ne pas pénaliser les candidats usagers du train». Le même syndicaliste a rappelé qu' «une réunion tenue, jeudi, au siège de la direction générale, a fini par remettre en question l'engagement pris par l'administration de régulariser ce dossier après l'intervention du DRH qui nous a, carrément remis, au point zéro des discussions. D'où, a-t-il précisé le lancement de cette grève qui reste ouverte jusqu'à satisfaction de nos revendications». «Le DRH nous a dit que l'administration a régularisé, depuis octobre 2014, les dossiers de 2.429 agents. Mais comment peut-on faire une telle régularisation, sans toucher aux services de base et sans impliquer le partenaire social ?» s'est-il demandé. Et de poser la question : «Comment peut-on faire du social sans le partenaire social ?» M. Balamane demandera, à ce propos, le lancement d'une expertise ministérielle, au cas par cas, sur cette régularisation. Pour notre interlocuteur, «la dernière réunion tenue au ministère, sur invitation du ministre des Transports avec les responsables de la SNTF, sans la présence des représentants de la section Trains', traduit cette volonté de nous exclure du débat, car ils savent, pertinemment, qu'on a beaucoup de choses à dire, notamment sur la gestion réelle du matériel, des voies ferrées, de la signalisation et des marchés attribués aux privés». Pour rappel, la direction générale de la SNTF s'est, engagée, à l'issue d'une réunion, tenue durant la grève du 20 mai dernier à «prendre en charge le dossier relatif à la révision du tableau des filières et à la classification des postes de travail», tel que précisé dans un communiqué, diffusé le 23 mai par la direction générale de la SNTF. Le secrétaire général de la section syndicale des trains d'Alger, M. Balamane Zoubir, avait précisé, à ce propos, qu'une échéance avait été fixée, au 6 juin, pour traduire, en faits cet engagement. Il a noté, en outre, que près d'un millier de chefs de trains et de contrôleurs attendent ce reclassement, depuis plusieurs décennies.