Grâce aux révélations du cyber-activiste qui se présente sous le pseudo de chris_coleman24 sur son compte Twitter, présenté alors comme le Snowden marocain, l'ambassadeur du Maroc à l'ONU, Omar Hilale, a été rattrapé par une affaire de corruption qui touche de hauts fonctionnaires du Commissariat onusien pour les droits de l'homme (HCDH). L'information a été relevée par le magazine américain Forein Policy dont l'un des thèmes centraux est les affaires étrangères. Au centre de ce scandale, l'entourage proche de l'ex-Haut-Commissaire pour les droits de l'homme, Navi Pillay, infiltré par le Maroc pour manipuler la gestion du dossier des violations des droits de l'homme au Sahara occidental. Ces révélations renseignent un peu mieux sur l'inefficacité d'un organisme censé défendre les civils sahraouis, victimes d'exactions marocaines. Le périodique américain affirme également que le Bureau des services de contrôle interne cherche à interroger le diplomate marocain sur cette affaire pour apparemment clore le dossier sur l'implication présumée du Suédois Anders Kompass, directeur des opérations du HCDC sur le terrain et proche collaborateur de Mme Pillay. Selon chris_coleman24, Kompass a été manipulé par le Maroc pour éviter une enquête sur la situation des droits de l'homme au Sahara occidental. Le Makhzen a mis en place une véritable stratégie d'infiltration et de pression sur la première responsable du HCDC à travers son entourage, l'influençant directement dans le dossier sahraoui. Dépassant le simple travail de lobbying, des documents de la Mission marocaine à Genève, paraphés par Omar Hilale, piratés par le hacker cyber-activiste, mettent en lumière un maillage pour cadenasser le dossier des droits de l'homme au Sahara occidental. L'argent semble être le premier levier de persuasion utilisé par Rabat pour convaincre les hauts fonctionnaires à ne pas regarder de près la situation au Sahara occidental et de défendre les positions marocaines auprès du SG de l'ONU. Appui financier, fuites d'informations sensibles, pressions et manipulations ont été les armes favorites du Maroc pour éviter de se faire épingler sur cette question, jusqu'à aujourd'hui. Mais, il serait vraiment naïf de croire qu'une telle enquête interne à l'ONU change grand-chose à la situation actuelle puisqu'en parallèle ce même Hilale vient d'être élu président de la 3ème Commission pour la 70ème session de l'Assemblée générale des Nations unies. Une commission qui traite des questions des droits de l'homme, sociales et humanitaires. Un paradoxe qui n'est ni le premier ni le dernier dans la maison onusienne tant elle nous a habitués à se soucier davantage des équilibres régionaux et de répondre aux exigences des puissants de cette terre que de défendre réellement les opprimés dont les Palestiniens et les Sahraouis. Gageons que ce scandale ainsi que le travail de la justice espagnole feront bouger les choses plus que tous les discours de bonne intention servis par Ban Ki-moon.