Le chiffre treize, très redouté sous d'autres cieux, s'il coïncide avec un vendredi, il l'est encore plus chez nous, par les conducteurs, s'il représente le nombre de dos d'âne présents sur un seul petit tronçon de route. «Les transporteurs privés desservant les lignes allant du quartier Bab El Kantara à Sissaoui et de Khemisti à Sissaoui, passant toutes les deux par le quartier El Guemas, préfèrent s'arrêter juste avant, au niveau de ce dernier quartier et refusent catégoriquement de terminer leur navette jusqu'au quartier Sissaoui», nous ont informé, hier, des représentants de l'association de quartier de Sissaoui. La situation risque de dégénérer ; d'un côté, il y a le ras le bol, très justifié d'ailleurs, des habitants de Sissaoui, privés de transport, et d'un autre côté, il y a l'obstination des transporteurs privés à bouder ce quartier. Et pour cause, pas moins de treize gros dos d'âne anarchiques ont été placés, en guise de ralentisseurs, par les habitants de Sissaoui eux-mêmes, et qui devraient être affrontés par les chauffeurs à chaque navette. Le placement de ces dos d'âne, il faut le préciser, n'est pas venu sur un simple coup de tête des habitants ; le tronçon de route liant El Guemas et Sissaoui, ayant été le théâtre de beaucoup d'accidents tragiques. Pour les conducteurs, «ces 13 dos d'âne, si on peut les appeler ainsi, peuvent générer plus d'accidents qu'ils n'en empêchent ; la moindre inattention ou une subite décélération du véhicule qui nous précède et qui ne connaît pas l'emplacement exact de ces dos d'âne, peut conduire à l'irréparable», se défend un transporteur privé. Et d'ajouter : «13 dos d'âne, c'est trop pour un petit trajet comme celui-là, ce sont plutôt des stoppeurs, cela nous fait perdre beaucoup de temps et nous oblige à des manœuvres pour guider le véhicule sans lui causer trop de dommages». Les habitants de Sissaoui ne l'entendent pas de cette oreille, «ils ont le droit au transport et ils l'auront», affirment-ils. Pour ce faire, «ils ont essayé à plusieurs reprises, d'avoir l'appui du P/APC, ce dernier a refusé de les recevoir», déclarent-ils dépités. Leur rencontre avec le président du syndicat des transporteurs privés a été infructueuse malgré les promesses de ce dernier. A signaler que les habitants de Sissaoui ont essayé, dernièrement, de fermer la route nationale RN03 ; les événements ont risqué de déborder si ce n'est les appels au calme lancés par les membres de l'association de ce quartier qui ont réussi à maîtriser la situation momentanément.