Suite et fin UNE IMPUNITE INTERNATIONALE ABSOLUE PROTEGE LES MEMBRES DE LA JUNTE BIRMANE Supposons que Bashar al Assad avait déclaré que les Kurdes sont «un peuple qui n'a jamais existé officiellement,» ou qu'il ait décidé de faire passer une loi les excluant de la citoyenneté syrienne, leur interdisant de se marier sans le consentement des autorités militaires, ou d'avoir plus de deux enfants, les empêchant d'enregistrer leurs naissances leur enlevant leurs cartes d'identité, et donnant l'ordre à son armée d'attaquer les villages kurdes et de réduire de 75 pour cent la population kurde, ou toute autre minorité religieuse n'appartenant pas à son groupe religieux. Damas serait maintenant un tas de cendres. Le président Omar al Bashir, du Soudan n'a jamais déchu les Darfouriens de la citoyenneté soudanaise et n'a jamais proclamé que les Darfouriens n'existaient pas officiellement. On sait ce qui lui est advenu, pour avoir probablement usé d'excès de violence dans le Darfour, mais pas au point de planifier le génocide des ethnies de cette région. Même Saddam Hossein, si brutal qu'ait été son règne, n'a pas mené contre les minorités de son pays le type de cruelle, si ce n'est barbare, suppression que mènent contre les Rohingya, (et à un moindre degré contre d'autres minorités) les généraux birmans encore pleinement et totalement en contrôle du pouvoir (ceux qui prétendent que la Birmanie est une démocratie n'ont probablement pas pris la peine de lire la constitution birmane actuelle en comparaison de laquelle toutes les constitutions algériennes, y compris celles datant de l'époque du parti unique, apparaîtraient comme des exemples de constitutions ultra-libérales) LES GOUVERNANTS BIRMANS ACCUSES, PREUVES A L'APPUI, DE CRIMES CONTRE L'HUMANITE S'il restait encore des doutes sur la situation humanitaire en Birmanie, un rapport de Human Right Watch International, dont on peut dire qu'il est passé inaperçu, donne, sur 164 pages, des détails horrifiants sur les actes de violence que subissent les Rohingya, les meurtres perpétrés contre leurs membres, la complicité avec les passeurs «clandestins» de la force navale birmane et d'autres officiers de l'armée birmane, dans le drame des Rohingya qui essayent de fuir le pays, la destruction de leurs villages, de leurs lieux de culte, de leurs écoles, etc. etc. C'est un document qui confirme, s'il le fallait encore, que les autorités birmanes sont engagées dans un processus de génocide délibéré et planifié, qui aurait dû, depuis fort longtemps, amené cette fameuse «communauté internationale» à actionner la cour de justice internationale, et à mettre hors la loi le gouvernement birman actuel, et à faire traduire le président birman et ses généraux devant cette cour pour crime contre l'humanité. Rien ne vaut la lecture de ce documents, auquel aucun résumé ne peut se substituer. Il est intitulé: «All you can do is pray, Crimes against Humanity and ethnic cleansing of Rohingya Muslims in Burma's Arakan State»( Tout ce que vous pouvez faire est de prier; Les crimes contre l'humanité et le nettoyage ethnique des musulmans Rohingya dans l'Etat Birman de Arakan, www.hrw.org/sites/default/files/report/burmah0413). Ce rapport est tellement détaillé qu'il peut être utilisé sans compléments ou ajouts, ou autres modifications ou enrichissements, comme rapport du procureur général du Tribunal Pénal International pour entamer la procédure de mandat d'arrêt international contre le président actuel de la Birmanie et les généraux qui partagent avec lui le pouvoir et les fruits du pillage des ressources du pays. UN GENOCIDE A MOTIVATIONS ISLAMOPHOBES Que les Rohingya soient sujets d'un projet de génocide ne fait plus de doute, au point où même le centre Skjodt pour la prévention des génocides, dépendant du Musée de l'Holocauste à Washington DC, le souligne dans un rapport rédigé par un groupe d'experts à la suite d'une mission en Birmanie au mois de mars 2015, rapport diffusé au grand public dans la troisième semaine du mois de mai dernier. Ce rapport aurait dû faire l'objet d'un grand écho dans les médias internationaux, et en particulier ceux des pays qui se targuent d'être les défenseurs des droits de l'homme et de la liberté d'expression; il a été pourtant reçu avec un silence assourdissant, qui fait planer des doutes sur la sincérité de ceux qui se proclament gardiens des hautes valeurs humanitaires et donneurs de leçons universelles sur les droits de l'homme. Car, faut-il le souligner, il émane d'un organisme qui veut entretenir dans la mémoire de l'humanité les crimes commis, au nom de la pureté raciale et de la défense de la civilisation occidentale, contre des minorités européennes avant et au cours de la Seconde Guerre mondiale (1939-1945.) Ce rapport, élaboré avec soin, fournit une liste détaillée des réglementations et lois birmanes, ainsi que des types d'actes de violence contre les Rohingya, informations qui permettent d'aboutir à la conclusion que cette minorité est menacée de génocide de manière imminente, ce qui exige des mesures d'urgence de la part de la communauté internationale. Ce rapport également met en relief, s'il le fallait encore, le fait que cette minorité est visée uniquement parce qu'elle est musulmane, dans un pays à écrasante majorité bouddhiste. Il souligne que cette minorité musulmane est visée par des discours de haine qui tendent à la déshumaniser. Ce qui est reproché aux Rohingya est simplement qu'ils ont des croyances religieuses différentes de celle de la majorité birmane. Voici ce que ce rapport écrit à ce propos: «Les Rohingya sont soumis à un ensemble de politiques oppressives promulguées à l'échelle gouvernementale, au niveau national, préfectoral et local, politiques qui sont soit codifiées sous forme de lois, soit écrites sous forme d'instructions. Les Rohingya souffrent d'une combinaison de discriminations appliquées par l'Etat et de la haine populaire qui, ensemble, créent un climat de racisme, de xénophobie, et de haine, qui présage de futures violences, y compris un potentiel génocide.» Ce rapport ajoute: «le mouvement bouddhiste nationaliste extrémiste, dirigé par des prêtres et soutenu par une variété d'officiels gouvernementaux, a mené des campagnes antimusulmanes en Birmanie. Les extrémistes ont conduit des sermons et prononcés des discours publiques contres les Rohingya et d'autres musulmans, ont orchestré des campagnes de boycott contre les magasins de musulmans, distribués des autocollants que les gens peuvent placer sur les murs de leurs maisons et de leurs commerces... Une stratégie de ceux qui font campagne contre les musulmans est la promulgation de lois qui sont supposées «protéger la race et la religion,» en s'attaquant aux musulmans. Certaines de ces lois tentent de restreindre les mariages interconfessionnels, les conversions religieuses, et le taux des naissances.» Nul n'est besoin de commenter ces affirmations, qui sont suffisamment claires en elles-mêmes et ne font que corroborer ou compléter les rapports émanant d'autre sources et d'autres auteurs mentionnés plus haut. L'UNION EUROPEENNE, LOIN DU NIVEAU DE SES PROCLAMATIONS HUMANITAIRES ET DE SON ENGAGEMENT PROCLAME POUR LA DEFENSE DES DROITS DE L'HOMME Sur le même sujet, le rapport de la Commission européenne sur le génocide des Rohingya, intitulé « The Rohyngia Crisis, EchofactSheet « (avril 2015) est un chef-d'œuvre de cynisme, d'hypocrisie et de mauvaise foi, qui innocente les autorités birmanes de toute responsabilité dans les atrocités dont est victime cette minorité et laisse entendre que c'est en fait un conflit spontané entre deux groupes pour le contrôle des ressources naturelles, et présente ce génocide comme une crise humanitaire dont la prise en charge est d'ordre exclusivement budgétaire, en particulier dans ces temps de vaches maigres. Si la société française Total a pu payer, sans sourciller et sans même protester pour la forme, quatre milliards d'euros à la junte birmane, sur un compte secret d'une banque de Singapour, les cinquante-sept millions d'euros fixés pour venir en aide aux réfugiés, et pour justifier la passivité complice des Etat membres de cette union si portée à donner aux quatre points cardinaux des leçons de morale politique, apparaissent comme une aumône de sans-le-sou ! (voir http://ec.europa.eu) EN CONCLUSION Les faits sont tellement clairs et vérifiés que la conclusion est édictée par eux et se présente sous la forme d'une question: quand, enfin, un mandat d'arrêt international pour crime contre l'humanité et crime de génocide, du même type que ceux qui ont été infligés à plusieurs dirigeants africains, sera-t-il lancé contre Son Excellence Tien Sein, Président du Myanmar, et les Généraux de la Junte qu'il dirige, tout comme contre Wirathu, le «Geobbels Birman,» prêtre bouddhiste, idéologue du génocide des musulmans, et chef du mouvement fanatique religieux «969»? Une question annexe se pose: quand la «Communauté internationale» va-t-elle décider de frapper de sanctions économiques le Myanmar et bloquer les comptes des dirigeants birmans impliqués dans le projet de génocide des Rohingya, aussi bien que ceux de Wirathu et des associations bouddhistes birmanes embrassant son idéologie qui ne semble pas tout à fait inspirée de la pitié pour la souffrance humaine à la base des sept principes fondamentaux de Bouddha ? Ceux qui ne sont pas partie à la «communauté internationale, « dont les membres ne dépassent pas les doigts d'une main, ou peut-être moins, ne voudraient rien d'autre qu'avoir les preuves pour croire que les relations internationales seraient guidées par des principes moraux et par des lois internationales, et non par des règles à géométrie et à moralité variables que ne rejetteraient pas les animaux de la jungle, et dont ceux qui les brandissent à l'occasion n'utilisent ces fameux principes que comme paravents pour dissimuler leur cynisme et leur absence de principe, mais quels faibles et transparents paravents!