Le Ramadhan, censé être un mois du pardon et de la miséricorde, est une période où l'on enregistre le plus d'agressions physiques et verbales. Les agressions à l'arme blanche s'élèvent à 22 cas, durant la période allant du 18 au 30 juin, selon un bilan du CHUC, soit une moyenne de 2 agressions par jour, avec une seule évacuation d'une victime de l'extérieur de la wilaya. C'est, donc, le mois où les services des Urgences médicales du CHU Dr Benbadis' sont assaillis par les citoyens pour un simple soin médical ou une intervention chirurgicale. Le couloir des Urgences grouille de monde, chaque soirée, des gémissements de douleur, des questions de toute part et des prières d'un prompt rétablissement emplissaient le lieu. De très vieilles personnes terrassées par la canicule attendaient, le regard hagard, leur tour, sur leurs chaises roulantes, occupées au tiers seulement, par leurs frêles corps. Tout le monde scrutait les derniers qui entraient pour deviner le mal abattu sur eux et les aurait conduit si tard, dans ces lieux. La tête bandée, un jeune entre dans le couloir, entouré de ses amis, visiblement très en colère « il a été victime d'une agression à l'arme blanche », apprend-on de l'un de ses accompagnateurs. La vue du sang ruisselant a attiré la sympathie et le groupe a été privilégié par les présents mais il a vite été écarté par l'arrivée de 2 victimes d'un accident de voiture survenu dans la localité Bounouara, l'un des deux conducteurs sur une chaise roulante, souffrait d'une fracture à la jambe, « l'accident est survenu quelques minutes avant la rupture du jeûne », nous a informé un jeune qui a accompagné l'une des victimes et qui essaye de la rassurer en lui disant « ce n'est rien, tu n'es pas blessé et le sang sur ta chemise provient d'une petite plaie sur ta lèvre ». Une dame, le bras en plâtre, attendait son mari, pour lui servir son «f'tour»: « j'ai glissé juste avant la prière du Maghreb, je suis allée à l'hôpital d'El Khroub avant d'être évacuée ici au CHU ». Le bilan des cas traités, seulement pour la période du 18 au 30 juin, établi par la direction des Activités médicales et paramédicales, s'élèvent à 27 accidents de la circulation survenus sur le territoire de la wilaya de Constantine, à côté de pas moins de 38 évacuations des autres wilayas, c'est dire que l'on traite plus de cas évacués de l'extérieur de la wilaya que ceux de la wilaya elle-même. Malheureusement, 6 décès sont à déplorer signale le bilan. Y a-t-il lieu de considérer que les Constantinois sont plus prudents, sur les routes du fait qu'ils font moins d'accidents que ceux des autres wilayas mais qu'ils sont, par contre, plus violents ? Signalons que certaines victimes d'agressions ont été opérées sur le champ, d'autres retenues à l'hôpital alors que d'autres sont rentrées chez elles, après les soins prodigués. Les hémorragies digestives ont fait 2 victimes pendant cette douzaine de jours. B.I et B.S, 2 médecins de garde au service Gastro' nous ont informés que ce service qui traite les problèmes digestifs accueille pas moins de 80 cas par garde, « il ne nous reste aucune feuille libre du carnet des ordonnances, à la fin de notre garde, le régime alimentaire et les mauvaises habitudes, durant ce mois provoquent beaucoup de dysfonctionnements de l'appareil digestif ». Et d'ajouter « les urgences chirurgicales doivent affronter les cas d'appendicite, d'ABC de foie et les hémorroïdes dont souffrent plus les femmes que les hommes ». Ceci sans oublier les faux malades qui apportent leur pierre en confondant les symptômes et qui accourent aux urgences médicales pour un simple mal de tête.