Pas de répit pour le personnel des urgences chirurgicales et médicales du CHU Benbadis durant la première quinzaine de ce mois de Ramadhan, où les services connaissent un afflux considérable, notamment durant la nuit. Selon un médecin de garde, 300 personnes malades ou blessés sont examinées chaque jour, alors que plus de 70 cas sont reçus chaque nuit, dont des blessés graves. «Le personnel médical se trouve souvent contraint de rompre le jeûne dans les salles de soins face au nombre important d'accidentés qui arrivent au moment d'El Iftar», dira M. Souilah, secrétaire du service des urgences chirurgicales. «Il s'agit dans la plupart des cas de blessés des accidents de la circulation et des agressions par armes blanches nécessitant des interventions chirurgicales urgentes, dont le nombre dépasse souvent la quinzaine en une seule nuit», affirme-t-il. Au service des urgences médicales on accueille quotidiennement plus de 60 personnes; il s'agit souvent de cas de complications chez des malades chroniques, diabétiques et hypertendus, mais il y a aussi les victimes d'intoxications alimentaires, dont le nombre ne cesse d'augmenter durant cette période de grande chaleur. De l'avis du Dr Betina, médecin spécialiste aux urgences médicales, et d'autres médecins de garde aux urgences chirurgicales, une telle situation n'a jamais été vécue depuis des années au CHU Benbadis, durant le mois de Ramadhan. «A cause de la canicule et des mauvaises habitudes de consommation, plusieurs malades chroniques sont évacués chaque jour vers le CHU; face à ce flux nous sommes obligés de prolonger parfois les heures de garde qui débutent à 20h30 jusqu'à la matinée du jour suivant faute d'effectifs suffisants», ont précisé nos interlocuteurs. Le manque de spécialistes dans les autres établissements sanitaires de la wilaya et l'évacuation de nombreux cas des autres wilayas de l'Est, dont Sétif, Khenchela, Tébessa et Mila, sans aucun dossier médical où fiche de suivi, semblent causer de sérieux problèmes aux médecins de garde qui se trouvent souvent confrontés à des situations délicates. «Nous accueillons parfois entre 12 et 18 ambulances par jour venant des autres wilayas», a ajouté un responsable au CHU. En plus de cette surcharge, le service des urgences souffre d'un manque de médicaments essentiels, notamment les produits d'anesthésie. «On accuse un manque relatif en paramédicaux par rapport au nombre de malades à examiner; en plus le personnel travaille dans l'insécurité. Malgré la présence d'une brigade de police au poste de garde plusieurs praticiens ont été agressés par certains parents de malades ou même par des personnes étrangères au service qui y entre en toute quiétude», ont conclu des médecins.