En se rendant à El Houijbet et à Elma Labiod, 8ème daïra visitée, le wali de Tébessa voulait s'enquérir de l'état des lieux de ces deux localités à double vocation, frontalière et d'activités liées à l'agropastoralisme. Aux projets inspectés ou en cours de réalisation, le 1er responsable a mis l'accent sur la priorité accordée dans l'inscription des opération. «Celui qui travaille sera fourni en moyens supplémentaires et le premier arrivé sera servi», dira-t-il devant l'assistance parmi laquelle beaucoup d'élus. Quant aux deux P/ APC, ils ont mis à profit cette réunion de travail pour exposer les préoccupations de leurs communes, notamment en présence des directeurs de l'exécutif de la wilaya. La réhabilitation des chemins communaux, l'inscription d'un lycée à El Houijbet et un hôpital à Elma Labiod, l'aménagement urbain, véritables plaies béantes du tissu urbain dans chaque agglomération. Plusieurs entreprises engagées dans des travaux dits d'amélioration urbaine ont été tout simplement rappelées à l'ordre afin de renforcer leurs chantiers de moyens matériels et humains, faute de quoi les marchés leur seront retirés. D'autre part, le wali annonça que 100 milliards du budget de la wilaya seront alloués pour les programmes des opérations inscrites pour l'exercice 2016 au profit des 28 communes de la wilaya et que le taux de consommation des dotations financières des deux APC (50%) est satisfaisant. Abordant le volet de l'habitat, dans son segment logement rural, le wali dira que s'il y a quelqu'un à féliciter, ce sera bien le citoyen. En construisant son propre logement, l'administration est là pour lui apporter les facilitations nécessaires. Chaque citoyen possédant un lot de terrain a le droit d'accéder à ce type de logement rural en introduisant sa demande. Dans le chapitre de l'agriculture, activité prédominante dans la région, le wali s'est étonné que la plaine fertile d'Elma Labiod ne soit pas exploitée par ses propres habitants et ce sont des investisseurs venus des autres régions qui la cultivent. La pomme de terre est abondante, sauf que les moyens de stockage font défaut, selon le maire, surtout en matière de chambres frigorifiques. Autre problème soulevé, le déficit en électricité rurale pour l'alimentation des puits d'irrigation, pénalise de fait les agriculteurs et maraîchers. Au poste-frontière de Bouchebka, le wali a insisté sur la priorité réservée aux points de passage terrestres. Pour ce qui est des travaux de modernisation, les postes-frontaliers au trafic et flux les plus denses seront les premiers concernés parmi les quatre postes-frontières que compte la wilaya de Tébessa : El Meridj, Ras Laâyoun, Bouchebka et Betita au sud. «Un poste-frontière est l'image de l'Algérie», dit-il. L'unité de la cimenterie d'Elma Labiod et ses perspectives d'augmenter sa production pour atteindre le million de tonnes/an, la réception prochaine de 48 logements sociaux à El Houijbet, l'inspection d'une salle de soins, l'inspection d'infrastructures éducatives étaient autant de points visités qui ont fait réagir le wali sur la qualité des travaux ou encore des prestations et des délais de réalisation. Finalement, quelle conclusion pourrait-on tirer de ces sorties sur le terrain ? Ce sont dix communes situées sur la bande frontalière (297km), des localités fortement affectées par la contrebande, leur situation sociale est plus que fragile, avec un taux de chômage élevé, la question est de savoir qu'elle sera la capacité des autorités de la wilaya à prendre en charge une part de cette demande sociale, en particulier parmi les jeunes, des diplômés et des sans formation, à travers des mesures d'urgence, afin d'endiguer certains problèmes récurrents et ainsi sécuriser quelque peu les citoyens en leur offrant une lueur d'espoir de s'en sortir ?