La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, a annoncé hier l'engagement de l'Etat à répondre «favorablement» aux revendications syndicales, «malgré le conjoncture difficile» que traverse le pays. «L'Etat, à travers son gouvernement, a bien voulu répondre favorablement aux doléances malgré la situation difficile que traverse le pays, avec la baisse des rentrées financières liée à la baisse du prix du baril du pétrole», a indiqué Mme Benghebrit à l'occasion d'une rencontre avec les partenaires sociaux du secteur. Pour la ministre, les syndicats ne devraient pas demeurer «en posture de confrontation», mais deviennent une «force de proposition». La ministre a fait part de sa «confiance» quant à la volonté du partenaire social d'aller de l'avant en faisant de l'école un «lieu d'excellence où les intolérances et les intégrismes de tout bord sont bannis». Elle a plaidé, à ce propos, pour la réhabilitation de l'éthique et de la morale professionnelle, ainsi que l'engagement et la mobilisation «au service des élèves et de leur épanouissement». Il s'agit, a-t-elle expliqué, de «la refonte pédagogique à travers la réécriture des programmes, la mise en œuvre d'une stratégie nationale de remédiation et la gouvernance à travers le collège inspectorat, l'assainissement des dossiers en suspens des fonctionnaires et la numérisation». Mme Benghebrit a estimé, à ce titre, que «c'est par la formation, l'accompagnement et la motivation de nos fonctionnaires, et plus particulièrement de nos enseignants que nous pourrions réaliser et mettre en œuvre la stratégie du secteur». «En tant que fonctionnaires, nous sommes redevables de probité, de neutralité et de moralité», a-t-elle mentionné, exhortant les syndicats à signer avec la tutelle la charte d'éthique et de stabilité afin de «préserver le service public d'éducation». LE SNAPEST «SATISFAIT» Invité à réagir aux propos de Mme Benghebrit, le coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs d'enseignement secondaire et technique (SNAPEST), Meziane Meriane, affirme que les syndicats «ont toujours été une force de proposition». «Plusieurs de nos revendications sont suivies de propositions de notre part, pour solutionner les problèmes, mais aussi pour éviter les crises». Concernant la réunion d'hier avec la ministre, le coordinateur du Snapest affirme qu'elle a été organisée pour «nous faire part des résultats des négociations qui ont eu lieu entre la Fonction publique, le ministère des Finances et celui de l'Education, qui s'est soldée par une directive interministérielle. Cette directive concerne la prise en charge de plusieurs dossiers». Parmi les «dossiers solutionnés» concernant l'enseignement secondaire, M. Meriane cite : «l'intégration des professeurs d'enseignement technique comme PES avec possibilité de promotion aux grades de professeur principal et professeur formateur ; les primes pour les proviseurs des lycées ; la promotion pour les PES de passer au grade de professeur principal catégorie 14 et professeur formateur catégorie 16, avec dispositions particulières». Les points qui n'ont pas trouvé échos lors de ces négociations concernent «la prime des enseignants du Sud n'est pas toujours actualisée par rapport au nouveau salaire de base, mais aussi les directeurs d'études des lycées qui se trouvent toujours à l'échelle 14 malgré leur ancienneté dans l'éducation». Le syndicat a demandé à ce que soient trouvées des solutions à ces revendications. Mais globalement, le coordinateur du SNAPEST, Meziane Meriane, affiche sa «satisfaction» et affirme que ces résultats «sont une véritable avancée, même si on aurait voulu que toutes nos revendications soient solutionnées». M. Meriane annonce aussi que le bureau national du SNAPEST va se réunir «entre le 29 octobre et le 4 novembre» pour débattre de la «charte d'éthique et de stabilité qui nous est proposée».