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Couvre-feu après des protestations - Tunisie : l'embrasement ?
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 23 - 01 - 2016

Ridha Yahyaoui est-il en train de devenir le nouveau Mohamed Bouazizi et Kasserine la nouvelle Sidi Bouzid ? Depuis les événements de décembre 2010 qui ont précipité la Tunisie et d'autres pays arabes dans ce qu'on a appelé le Printemps arabe, la rue tunisienne s'est enflammée comme jamais depuis cinq ans sur fond de contestation socio-économique. Cinq ans après la fuite de Zine El Abidine Ben Ali, des manifestations contre la misère et pour la justice sociale ont éclaté dans la ville de Kasserine, au centre du pays, à la suite du décès samedi dernier d'un jeune chômeur de 28 ans, Ridha Yahyaoui, mort électrocuté après être monté sur un poteau électrique. Il protestait avec d'autres contre son retrait d'une liste d'embauche dans la fonction publique. Son père accuse et affirme que son fils «est une victime de la corruption, de la marginalisation et des promesses non tenues». Le décor était planté et tout comme le «Printemps arabe», il a fallu la mort d'un homme pour que tout bascule. La colère centralisée dans cette région défavorisée de 80.000 âmes a vite fait de s'étendre aux autres Gouvernorats, touchant également la ville de Sidi Bouzid, toujours au Centre, avec des affrontements violents entre manifestants et policiers. Le Gouvernorat a fini par être placé sous la protection de l'armée.
A Kasserine, comme les jours précédents, des centaines de personnes se sont rassemblées pour demander réponse à leurs revendications. Devant ce mouvement de contestation qui a touché même un quartier populaire de la banlieue ouest de la capitale Tunis et où 16 personnes ont été arrêtées en lien avec des «saccages et pillages», le gouvernement de Habib Essid a décrété hier un couvre-feu nocturne de 20h00 à 05h00 sur tout le territoire. Une mesure exceptionnelle déjà prise au soir de l'attentat suicide contre la sécurité présidentielle, en novembre dernier à Tunis, et revendiqué par Daech. Le ministère de l'Intérieur explique cette décision par la volonté de protéger «les propriétés publiques et privées» qualifiant les actes de violence de «danger pour la sécurité de la patrie et des citoyens».
Aujourd'hui, le Premier ministre, rentré hier précipitamment de France, devra convoquer une cellule de crise et un Conseil des ministres exceptionnel avant de s'adresser aux Tunisiens. De Paris, il a estimé que la situation ne pouvait se régler d'un coup de «baguette magique», tout en rassurant sur l'irréversibilité de la démocratie tunisienne. Evoquant le problème du chômage, il a parlé de mesures d'urgence et de priorités expliquant que «la création d'emplois demande énormément d'efforts». Comme premières réponses du gouverneur, en dehors du renforcement des mesures de sécurité et des renforts de l'armée, l'appel au calme du ministre de la Fonction publique, de la gouvernance et de la lutte contre la corruption, Kamel Ayadi, qui a assuré que l'Etat étudie le dossier de l'emploi, vraisemblablement, à l'origine de cette crise.
De son côté, le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Walid Louguini, a, lui, dénoncé une «tentative de la part de criminels de profiter de la situation» précisant être «avec les manifestants pacifiques» tout en promettant de sévir contre les auteurs d'actes de violence contre les biens publics et privés. Comme premier bilan à l'échelle nationale, il évoque au moins trois postes de police attaqués et 42 membres des forces de l'ordre blessés au cours des dernières 24 heures. Le porte-parole du ministère de la Défense, Belhassen Oueslati, a indiqué pour sa part que des renforts de l'armée avaient été déployés dans tous les Gouvernorats pour assurer «la protection des institutions publiques mais aussi des institutions privées sensibles».
La Tunisie doit faire face à son plus important soulèvement populaire depuis 2011 et le Premier ministre risque même de faire les frais des événements de Kassserine où tous les ingrédients sont réunis pour un nouveau soulèvement similaire à celui de Sidi Bouzid malgré le limogeage d'un haut responsable local à la suite du décès de Ridha. Une enquête a également été ouverte sur les motifs de la modification de la liste d'embauche. La tension reste palpable devant le siège du Gouvernorat, sous haute protection policière, et les manifestants de dénoncer l'injustice et le fossé qui sépare les politiciens des réalités du peuple. «Travail ! Liberté! Dignité nationale!», continuent de crier les protestataires en reprenant le slogan phare de la révolution du Jasmin. Enfin, le président français François Hollande a annoncé hier un plan de soutien à la Tunisie d'un milliard d'euros sur les cinq prochaines années, selon un communiqué de l'Elysée. «Un des axes majeurs de ce plan vise à aider les régions défavorisées et la jeunesse, en mettant l'accent sur l'emploi», a spécifié la présidence française à l'issue d'un déjeuner entre M. Hollande et le Premier ministre tunisien Habib Essid à Paris.


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