En annonçant qu'elle maintient son projet de tenir son deuxième congrès après celui du 10 juin 2014, l'opposition regroupée au sein de l'ICSO a coupé court aux spéculations l'ayant présentée comme déstabilisée et incapable de réactivité face à l'activisme politique du pouvoir cherchant à casser la dynamique unitaire qui lui a permis de créer l'évènement politique d'importance qui a été sa conférence de «Mazafran I». L'ICSO s'en tient non seulement à la tenue d'un «Mazafran II» qu'elle réunira le 27 mars prochain mais s'est fixé aussi pour objectif d'en élargir la participation à des acteurs de l'opposition qui pour une raison ou une autre ont été absents à «Mazafran I». C'est ce souci que l'ICSO a mis en avant en justification de sa décision de reporter la tenue de son deuxième congrès au 27 mars prochain en lieu et place de la date du 18 février initialement prévue. Elle s'est en somme accordé du temps pour nouer des contacts avec des acteurs politiques autres dont la présence aux deuxièmes assises de l'opposition peut incontestablement amplifier l'impact qu'auront les résultats de leurs travaux. Parmi ces acteurs auprès de qui l'ICSO va défendre sa stratégie de rassemblement de l'opposition, il y a à n'en point douter le FFS et le PT dont le ton à l'égard du pouvoir s'est nettement durci parce qu'ils ont constaté que ce qu'il affichait comme intentions d'ouverture politique n'ont été que ruses dont il s'est servi pour entretenir la division dans les rangs de l'opposition. Désormais sans illusion sur les intentions du pouvoir dont ils dénoncent la nocivité sur l'unité et la stabilité du pays, le FFS et le PT ne peuvent convaincre que c'est en faisant cavalier seul qu'ils feront œuvre d'efficace opposition. Le parti de Louiza Hanoune qui en appelle au rassemblement des «patriotes» que les dérives du pouvoir inquiètent, ne peut opposer une fin de non-recevoir à la sollicitation de l'ICSO qui va dans le même sens. A moins qu'il n'ait la conviction arrêtée que les membres de cette instance n'ont pas cette fibre patriotique qu'il entend faire vibrer en fustigeant ce pouvoir qu'il a désormais en aversion. Il en va de même pour le FFS à qui il ne suffit pas de durcir le ton à l'encontre d'un pouvoir dont il a eu à juger la perversité des ruses politiciennes qu'il a déployées pour faire échec à sa tentative de réunir une conférence nationale du consensus. Opposant historique au pouvoir en place depuis l'indépendance, le FFS a vocation à être le phare des oppositions qui tentent d'avoir une position concertée à celui-ci. Ce qui le sépare de ces oppositions est incontestablement moins infranchissable que le fossé qu'il y a entre lui et le pouvoir. C'est pourquoi l'opinion publique ne pourrait comprendre et encore moins approuver qu'il s'en tienne à un cavalier seul alors que les acteurs marquants de l'opposition politique sont dans une dynamique de rassemblement qui a incontestablement valorisé l'image de cette dernière et crédité de sérieuse la feuille de route qu'elle s'est fixée dans cet esprit. C'est une preuve encore de maturité de la part de l'ICSO de vouloir élargir sa base en relançant le dialogue avec des partis et personnalités qui tout en ayant un temps désapprouvé sa démarche campent néanmoins dans la désapprobation de celle du pouvoir. Elle démontre ce faisant qu'elle est sincèrement acquise à la vertu du dialogue politique et que c'est à travers lui que l'opposition acquerra statut d'alternative crédible et de vis-à-vis incontournable pour le pouvoir qui pour l'heure l'ignore et en moque le poids politique qu'elle représente.