Le commerce informel de toute nature ne semble pas aller vers l'éradication que souhaitaient les pouvoirs publics dans leurs diverses actions pour endiguer le phénomène. L'occupation illicite de l'espace public a, depuis des années, constitué un véritable casse-tête pour les autorités publiques de la cité oranaise, différentes tentatives ont été initiées, mais le résultat est en deçà des attentes. Après les multiples opérations de chasse effectuées l'année dernière, des tables d'étalage et autres illicitement installées à travers les communes ont refait surface. Selon un dernier recensement effectué par la direction générale de la régulation et de l'organisation des activités au ministère du Commerce, une trentaine de marchés informels ont ressurgi dans la wilaya d'Oran l'année dernière, en dépit de mesures prises par les autorités pour éliminer ces espaces. Il y a près de 4 ans, le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, en collaboration avec celui du Commerce, avait entamé une large opération de suppression de ces marchés à l'origine de manque à gagner fiscal considérable. Cette opération avait nécessité la mobilisation de grands moyens des communes et des services de sécurité. Quelques mois après l'opération de chasse contre l'informel, le constat est effarent. «Si par le passé, l'informel constituait un refuge pour une frange minime d'une population sans revenus ou à la recherche de ressources financières supplémentaires pour subvenir à ses besoins, son expansion actuelle obéit, de plus en plus, à des objectifs occultes et à des motivations de gain facile, d'enrichissement illicite et d'évasion fiscale », selon les responsables du secteur du Commerce. Plusieurs mesures ont été prises pour lutter contre l'informel comme la réalisation de plusieurs marchés de proximité. Des espaces censés éradiquer le phénomène alors que, paradoxalement, l'inverse s'est produit. Du point de vue des pouvoirs publics, l'alternative au marché informel était les marchés de proximité et les infrastructures programmées devaient permettre la résorption de ce phénomène. Mais force est de constater que sur ce chapitre, l'exécutif s'est avéré impuissant. La réalisation de ces marchés entre dans le cadre d'un programme portant construction, au total, de 23 marchés de proximité à travers différentes communes de la wilaya dans le cadre du programme communal de développement. Ces lieux de vente ont pour but de mettre à la disposition des ménages toutes sortes de produits, dont les fruits et légumes, poisson et viandes, dans des conditions de conservation conformes à la réglementation régissant la protection du consommateur. Ce sont des sommes faramineuses qui ont été dépensées pour ces marchés couverts, désertés finalement par des commerçants qui ont préféré plutôt le commerce informel, devenu de plus en plus florissant. La guerre à ce phénomène qui mine l'économie nationale et qui continue de générer des pertes financières considérables à l'Etat en raison de l'évasion fiscale induite est toujours d'actualité.