Ils sont de plus en plus nombreux, les migrants subsahariens à Tébessa. Sur les places publiques, les terrasses de cafés, au bord des routes, ou même à proximité des mosquées, ils sont partout. Parfois, c'est toute une famille qui, par la force des choses, se trouve errant dans la rue. Et même les petits sont chargés de quémander l'aumône, leurs mères les surveillant de loin. Certains ont élu domicile sous un pont, près de la gare routière, un endroit plus au moins sécurisé, faute de mieux. Le soir venu, ces réfugiés d'un autre temps regagnent leur « domicile » de fortune, là où des citoyens au grand cœur viennent leur apporter, qui des vêtements et des couvertures, qui de la nourriture. Sans destination précise, ces hommes, femmes et enfants attendent une issue qui mettra fin à leur calvaire. Apparemment, les opérations successives de rapatriement n'arrivent plus à juguler le flux migratoire de nos voisins africains poussés par la misère et les conflits. Les autorités locales essayent tant bien que mal de leur venir en aide et la dernière visite de la présidente du CRA a confronté cette idée d'aide humanitaire à leur endroit en attendant leur retour dans leurs pays respectifs.