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LES ENFANCES !
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 16 - 06 - 2016


Livres
Le Petit prodige. Roman de Tarik Ait Menguellet, Passerelles Editions, Lieu d'édition (et d'impression) non indiqués, 2016, 240 pages, 600 dinars.
Un héros, Aissa (Ghilès de son vrai prénom), pris (ou se faisant passer) pour un enfant car de très petite taille et de visage poupin. Sa «compagne», Meriem, une infirmière vivant en marge de sa famille. Et, une sorte de «souteneur», Arezki, un bonhomme sans foi ni loi qui essaye de tirer profit au maximum des «dons» de devin de Aissa (il aurait parlé dès sa naissance... pas étonnant avec un prénom pareil...). Et, au milieu, un journaliste, Elias, toujours à la recherche du scoop ou de l'information sensationnelle qui lui permettra de continuer à exercer et /ou de réussir.
Une grande supercherie, exploitant «honnêtement» des foules ignorantes et superstitieuses avec leur assentiment, des foules ayant déserté les rangs de la raison et de la science qu'ils n'ont pas, à vrai dire, beaucoup fréquenté.
Les faits se déroulent principalement en Kabylie (la terre des «hommes libres») et un peu vers le Sud, notamment à Ghardaïa. L'auteur devient, parfois, historien, rappelant des périodes délicates ou douloureuses et il évoque, bien sûr, au passage, les incontournables problèmes sociopolitiques... heureusement avec un humour certain, dédramatisant ainsi les choses, et c'est tant mieux.
A la fin, tout est bien qui finit (presque bien). Mort du «souteneur» (et la police recherche toujours son liquidateur... penchant pour l'«accident»), mariage en vue du journaliste, «vacances» méritées pour le «couple», en attendant...
L'Auteur : Il est né en février 1977 à Aïn El Hammam (Grande Kabylie). Auteur-compositeur-interprète en langue kabyle et chroniqueur à ses heures perdues. Travaille aussi dans l'infographie et la com'. Fils de Lounis Aït Menguellet, Tarik n'a pas choisi de faire de la littérature, bien que cette passion le suive depuis son enfance. «J'ai toujours écrit depuis mon jeune âge, mais mes écrits sont toujours restés au fond d'un tiroir. Je suis passé ensuite à la musique où, en 2012, j'ai enregistré mon premier album. Je suis ensuite revenu à ma première vocation, l'écriture, en publiant des chroniques dans un quotidien national», se confie-t-il.
Extraits : «Quelqu'un avait prétendu un jour que la religion était l'opium du peuple. ...Selon un journaliste, elle endormait l'intelligence, engourdissait la réflexion, assommait l'entendement, anesthésiait le discernement et insensibilisait le raisonnement... Dans beaucoup de situations, la religion pouvait être définie comme le stéroïde anabolisant du peuple ; elle était devenue le moteur d'un terrorisme sanguinaire, un moteur à explosion. Des morts, des morts, encore des morts. Le tout était de trouver à chaque fois une façon originale de soustraire la vie» (p 43), «Vous vous rendez compte, à Alger, ils n'arrêtent pas de fermer les bars et les librairies... Je pense que l'Etat en veut fermement à la culture... Les librairies peut-être. Mais les bars ? Il est bien connu que les hommes de culture sont des buveurs invétérés. On leur enlève les endroits où ils vendent leurs livres et les coins où ils peuvent en parler» (p 198).
Avis : Premier roman. Beaucoup de promesses... Il est vrai que ce n'est que le début... et, en principe, «bon sang ne saurait mentir».
Citations : « Quel malheur, quelle désolation pour un homme lorsqu'il n'a rien à raconter sur lui-même» (p 5), «Une vérité restait une vérité tant qu'on ne la confondait pas, et un mensonge n' est qu'une vérité démasquée» (p 75), «Si l'enfer est pavé de bonnes intentions, le paradis, quant à lui, est pavé de croche-pieds, de fausse vénération, de calculs de rétributions et bénéfices, de faux-semblants...» (p 205).
La réglisse de mon enfance. Roman de Djamila Abdelli Labiod, Editions Baghdadi, Alger 2015, 157 pages, 450 dinars.
Elle a dix-sept ans. Et, déjà, elle pense à la misère des hommes, à la misère des femmes, à la misère d'un peuple, à la misère tout court... Et, pourtant, Lina est (globalement) heureuse entre un père aimant, quoique sévère et une mère semblable à toutes les mères, soucieuse de voir sa fille devenir plus tard une bonne épouse... afin de ne pas subir les moqueries d'une belle-mère acariâtre.
Elle vit dans un village où il n'est pas facile d'être femme et encore moins jeune fille. «L'ennui remplissait ses journées»... tout particulièrement juste après l'Indépendance (à la fin des années 60), après avoir vécu son enfance... à Paris.
Heureusement, elle découvre la ville, Alger et ses ors, «Alger originale, voluptueuse et charnelle»... une ville dont l'animation lui rappelle son enfance... en France, son «pays natal». En compagnie de ses cousines, elle découvre le cinéma, retrouvant les bonbons à l'anis... la réglisse, à laquelle elle s'était habituée et ne se vendant pas (ou plus) en Algérie. Elle découvre aussi les «boums» et le «jerk» et le «rock'n roll»... et le premier baiser (volé, il est vrai). Une parenthèse qui ne dure pas. «Tiraillée entre deux cultures différentes... confrontée à un sérieux problème d'identité», elle prend conscience que seulement les études pouvaient la faire sortir (comme beaucoup de femmes) de l'impasse des «interdits».
Elle découvre, en effet, que l'Algérie de son enfance, découverte pour la première fois et lors d'un court séjour, en 1962, n'a rien à voir avec celle de 1967 pour le séjour définitif... en Kabylie. Heureusement, elle réussit, grâce aux cours par correspondance (pas question, pour le père, qu'elle aille dans un internat), à devenir institutrice...
L'Auteure : Institutrice de français. Après avoir quitté l'enseignement pour se consacrer à sa famille, elle monte sur la scène littéraire avec cette première œuvre.
Extraits : «Bien souvent, à tort d'ailleurs, la jeunesse voit une personne de grand âge comme une chose inutile et encombrante. Cependant, chez l'être humain, la vieillesse fait de lui un puits de trésors composés d'une expérience de vie, de connaissances et de sagesse» (p 15), «Si pour mon père, l'Algérie était une réalité, pour moi qui ne connaissait guère ce pays, il avait l'aspect d'un songe» (p 83), «Si le corps abrite la force de vie pour lui donner la forme d'un être fragile et mortel, il est la geôle de cette force de vie qui s'échappera un jour pour trouver la liberté sous un aspect différent» (p 157).
Avis : Ni roman, ni autobiographie. Surtout des souvenirs d'enfance et de jeunesse (??). Très bien écrit... simplement, clairement. Des longueurs mais pas de lourdeurs.
Citations : «La peur déshabille l'être humain de toute dignité et le pousse parfois à des actes répréhensibles, comme : la traîtrise, le mensonge, le crime, la haine de soi-même et des autres, etc. La peur peut mener aussi au désespoir et à la destruction des individus» (p 93), «Si naître, c'est avoir la possibilité de connaître la terre aux contours définis, mourir c'est renaître pour retourner à la source et découvrir la lumière d'un univers infini et éternel» (p 157).
Pluies d'or. Roman de Mohamed Sari. Chihab Editions, Lieu d'édition non indiqué (décidément !) 2015, 156 pages, 900 dinars.
Une ville, Aïn Karma, un (ancien) moudjahid encore jeune, Amar Kerrouche, (monté au maquis suite à une bagarre avec un harki... à propos d'une «femme de mauvaise vie». Au départ aucun militantisme mais devenu, par la suite, un véritable héros... devenu propriétaire de la ferme du plus gros des colons de la région, mitraillette toujours en sa possession et bien en vue, aimant les femmes ; dont celles des autres)... Un jeune, «Al Mahdi», fils d'un Chikh totalement décati ayant renvoyé la mère... devenu, par hasard, après la mort du père, gardien du mausolée de Sidi El Mekhfi... et la découverte, par hasard, d'un très vieux manuscrit contant l'aventure d'Ibn Tumert et les miracles supposés accomplis. Il se prend pour le nouveau Mehdi, attendant le «miracle» qui lui donnera les «clés magiques» pour changer le monde (découvrir le tunnel qui relie la ville... à La Mecque, rien que ça). Bien sûr, les femmes ne manquent pas, servant surtout de «repos du guerrier».
Hier, aujourd'hui. Donc, tout baigne dans l'huile... alors que les choses sont en train de changer : la vision du monde extérieur à travers le prisme des combattants partant lutter contre le communisme en Afghanistan, le chômage et la misère rampante, l'ennui et le désœuvrement des jeunes et, surtout, une religiosité versant peu à peu dans un fanatisme borné voulant s'imposer par la force. L'histoire récente du pays avec tous ses faux miracles, ses violences souvent meurtrières, ses phantasmes, ses révoltes... et ses désillusions.
L'Auteur : Né en 1958 à Cherchell, professeur d'Université (Alger). Ecrivain bilingue (il dit être «un polygame qui aime deux femmes», les deux langues, française et arabe), romancier, traducteur, critique littéraire, journaliste. A déjà écrit un roman «La carte magique» sur les faux moudjahidine... refusé alors en Algérie, mais publié plus tard... à Damas.
Extraits : «La guerre est finie, mes frères. Nous avons acquis l'indépendance. Nous sommes les maîtres du pays. Il faut en profiter. Il faut vivre, au lieu de ressusciter les vieux démons. Descendez en ville, cherchez-vous des maisons, des terres, des commerces, et pourquoi pas des femmes» (p 91), «La kasma reste surtout un mât de cocagne où un tas d'individus viennent chaque jour que Dieu fait se revendiquer de la glorieuse Révolution, quémander une signature, ou plutôt deux, en bonne et due forme, afin d'acquérir la merveille des merveilles, le quitus pour l'Eden, la carte magique, le sésame qui donne droit à tous les privilèges, ceux d'ici-bas et, dit-on, même ceux de l'au-delà» (p 127).
Avis : Roman à l'écriture «réaliste». Roman dur, cru. Un roman qui décrit assez bien le bruit et la fureur annonciateurs de la tragédie des années 90. A lire. A méditer.
Citation : «Une bouteille jetée à l'eau dans les mers du Sud a plus de chance de trouver un destinataire qu'une lettre envoyée à une administration algérienne !» (p 112)
PS : Jeudi 2 juin 2016, la coupole du complexe sportif du 5 Juillet (Alger) a fait le «sur-plein» de jeunes, venus, dit-on, des quatre coins du pays pour assister au concert exceptionnel de Dj R-One et de Maître Gims (Gandi Djuna)... les deux étant des stars internationales ; le premier, leader des Djs algériens, très sollicité aujourd'hui par les grandes discothèques internationales et le second, une grande star française ayant déjà séjourné en Algérie. Emblème national et «one, two, three...viva l'Algérie» ont entrecoupé les spectacles. Un autre monde ? Un monde parallèle ? Non, une partie bien vivante de l'Algérie réelle, celle qui donne une image dynamique du pays, une image seulement insoutenable pour les «vieilles barbes» qui s'escriment à ne pas «comprendre» les pulsions de vie de leur progéniture et qui se refusent (hypocritement !) à admettre que le corps a besoin d' «exulter»... librement. Une «harga» en lieu clos, certes ... mais pas meurtrière du tout !


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