Tiaret figure parmi les wilayas où l'on compte le plus de morts par noyade. En effet, depuis le début de l'été, la capitale du Sersou déplore déjà onze morts noyés dans les barrages, retenues d'eau et autres bassins d'irrigation. Selon un bilan fourni par la Protection civile, le nombre de victimes, mortes noyées dans différents points de la wilaya, est déjà de onze morts, en augmentation par rapport à l'année dernière où neuf victimes ont été déplorées pendant l'année entière. Par des températures frôlant les 45 °C ces derniers jours, le directeur du barrage de Benkhada dans la commune de Mechraâ Sfa, le plus grand de la wilaya, relayé par la Protection civile, multiplient les appels de sensibilisation sur les ondes de la radio locale, à l'adresse des jeunes qui affluent nombreux vers ce barrage pour piquer une tête. Inconscients du danger mortel, des jeunes, très nombreux, fuyant des températures caniculaires, se rendent, chaque jour, au barrage de Benkhada, à 40 kilomètres du chef-lieu. Depuis l'été 2012, une dizaine de jeunes ont péri dans ce barrage. Ces derniers jours, des jeunes et moins jeunes, très nombreux, continuent de se rendre à ces endroits, notamment dans les zones rurales ne disposant pas de piscine ou d'infrastructures adéquates pour passer leur temps paisiblement et dans la fraîcheur. Avec le mercure qui s'affole ces derniers jours, 43 °C mercredi, le manque criard de loisirs et autres moyens de divertissement font que les jeunes des endroits reculés de la wilaya n'ont pas d'autres moyens pour fuir la canicule, en cette période de vacances scolaires, que de se rendre aux barrages et autres retenues d'eau. Faut-il rappeler que la ville de Tiaret détient le triste record du projet le plus ancien de tout le pays, celui de la piscine olympique en construction depuis plus de trente ans. L'aïd dernier, un enfant de 12 ans et son oncle de 36 ans ont péri noyés dans une retenue collinaire au lieu-dit Touahria, dans la commune de Takhmaret. Moins d'une semaine après, un autre drame a secoué la ville de Frenda, après le décès par noyade de trois enfants de 15, 12 et 10 ans. Les trois enfants voulaient faire trempette par une chaleur suffocante quand ils sont morts noyés au lieudit Kilb, dans la commune de Frenda. Le dernier drame en date est celui de cet homme de 26 ans, lui aussi mort noyé la semaine dernière dans un bassin d'eau d'irrigation agricole, à Diar El Bosri, relevant de la commune de Mechraâ Sfa. Comme si ce bilan macabre ne suffisait pas, un autre jeune est mort ce dimanche noyé dans une plage non surveillée sur le littoral mostagénamois. Un autre jeune âgé de 16 ans, lui aussi originaire de la wilaya de Tiaret, est porté disparu et recherché par les plongeurs de la Protection civile de Mostaganem.