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Turquie : la démocratie ne sort jamais des casernes
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 04 - 08 - 2016

«Le monde accuse, soupçonne et calomnie avec une déplorable facilité». Guy de Maupassant
Nous vivons des temps bizarres ! L'islam est tacheté de l'islamisme, c'est-à-dire de l'islam politique, lui-même tacheté du terrorisme islamiste. Et comme cela ne suffisait plus, certaines gens, bien de chez nous, mélangent et d'une façon non innocente d'ailleurs, laïcité et animosité à l'islam en l'occurrence.
Par cette logique, l'Emir Abdelkader qui porte la tunique religieuse, chez eux, ne fait pas de poids. À défaut d'être un traître ou un franc-maçon, le chef de la résistance algérienne qui, pourtant, était le premier au monde qui a parlé des droits humanitaires et mit une charte morale pour ses prisonniers de guerre de laquelle, Henry Dunant s'en inspira pour créer, en 1863, la Croix-Rouge internationale. Cet Emir qui sauva quelque 10.000 chrétiens d'une mort certaine par les mains des druzes de Syrie en 1860. Pour eux, il n'est qu'un islamiste, comme ils ne cessent de le décrire. Par cette même logique, pour eux, louer la vivacité du peuple turc, c'est en quelque sorte cautionner l'AKP, parti à tendance ikhouaniste. Heureusement que le monde ne voit pas les choses qu'à travers leurs yeux.
Je n'ai jamais aimé le militaire en dehors de ses casernes et des champs opérationnels; je n'ai jamais porté le tout sécuritaire dans mon cœur; j'ai toujours considéré que le piratage de la laïcité par la raison d'Etat est plus dangereux que l'absence de la laïcité elle-même.
Les Turcs, toute tendance confondue, étaient anonymes dans leur refus du militaire putschiste. Malheureusement, chez nous, on cultive toujours le culte de la casquette et on ne conçoit plus l'exercice du pouvoir en dehors du militaire, hélas !
De Nice à Istanbul, les putschistes voulaient exploiter l'émoi international provoqué par l'abominable et lâche acte terroriste commis contre de pauvres civils à Nice pour se retourner contre le choix du peuple turc et son soutien à l'AKP, parti de couleur islamique. Ce putsch aurait pu très bien passer et même sous bénédiction occidentale. C'est l'une des instrumentalisations les plus flagrantes du terrorisme à habillage religieux. L'AKP a pu catapulter la Turquie au rang des pays industrialisés et n'a nullement cherché à entrer en conflit avec les valeurs «atatürkiennes» et participe même à la construction d'une laïcité bien pensée, ce qui dérange bien des esprits.
Par le bruit assourdissant des F16 qui survolaient en rase-mottes la ville d'Istanbul, dépassant le mur du son et générant un terrible bang supersonique, les putschistes voulaient semer la terreur dans les cœurs des Turcs, les tétaniser et les figer. C'est un classique de terrorisme sécuritaire qui a perdu, face au dynamisme d'un peuple souverain, vigile et intelligent... «Ces avions et ces tanks ne sont pas ceux du peuple turc», disait Erdogan. Il les a traités comme des engins ennemis.
Par cet acte de haute civilité, et d'héroïsme citoyen, le peuple turc vient de gagner et avec honneur sa place dans l'Europe, si tant bien est cela le critère fondamental de ce regroupement géopolitique qui branle la citoyenneté au-dessus de tout.
Toutes les nuances du spectre politique turc ont dit leur mot à l'encontre de cette tentative de putsch. Lorsque la démocratie est agressée, il est du devoir de tous de la défendre et laisser de côté les querelles politiques, car sans la démocratie, ils ne trouveront pas d'arène où s'affronter et ce n'est certainement pas le militaire qui va la leur offrir.
D'aucuns pensent que ce putsch était une mise en scène montée et réalisée par Erdogan lui-même, dans le but de consolider ses pouvoirs et purger l'armée et des résidus de la république profonde, celle qui aurait prêté allégeance à l'opposant Fethullah Gülen, opposant exilé aux USA, ainsi que celle des ultra-laïcs militaires et civils qui n'arrivent plus à digérer la présence au pouvoir, d'un parti à connotation islamique.
Quel que soit le cas, ce dynamisme citoyen dont a fait preuve le peuple turc doit laisser réfléchir les dirigeants de ce pays, Erdogan et l'AKP, les premiers. On ne peut plus duper un peuple vivace et vigilant ! Les craintes d'une chasse aux sorcières sont bien évidemment réelles. Plus que jamais, les Turcs doivent être prudents, car les yeux du monde sont braqués sur eux; ils ne doivent pas ternir donc cette merveilleuse page qu'ils ont écrite par leur courage et leur lucidité.


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