L'enlèvement et l'assassinat dans des conditions atroces de la petite Nihel (4 ans), a bouleversé les Algériens. Ce fait divers dramatique a, bien entendu, été largement couvert par la presse nationale, en particulier les chaînes de télévisions qui ont pratiquement effectué des «directs» depuis le domicile des parents et grands-parents de la petite fille et produit des émissions sur ce kidnapping. Mais, maintenant que la petite fille, retrouvée morte, a été enterrée, l'enquête judiciaire sur ce crime est en cours, et donc ne saurait souffrir certains dépassements ni une couverture trop «voyeuriste». C'est le message lancé hier mardi par l'Autorité de régulation de l'audiovisuel à l'adresse de la presse nationale, en particulier les chaines de télévisions. L'ARAV a appelé certaines chaînes de télévision dans le traitement médiatique de cette affaire à plus de pondération et à laisser l'enquête des services de sécurité suivre son cours et ne pas l'entraver. Mieux, l'instance présidée par M. Zouaoui Benhamadi a appelé l'ensemble des médias audiovisuels à faire preuve d'une «vigilance extrême» dans la diffusion de commentaires et de faits liés à cette affaire qui relève encore du domaine de l'enquête judiciaire. Dans un communiqué, l'ARAV indique que «suite à l'ignoble assassinat dont a été victime la jeune Nihal Si M'hand, l'opinion publique a été, à juste titre, révulsée par cet acte horrible. Et c'est également à juste titre que la presse nationale, en particulier les médias audiovisuels, se sont saisis de l'événement». L'Autorité qui s'est «réjouie» de la réactivité des médias audiovisuels, relève que malheureusement, certaines chaînes sont allées au-delà du droit d'informer en diffusant des informations approximatives ou erronées, causant ainsi un lourd préjudice aux familles déjà très douloureusement affectées». Dès lors, tous les médias audiovisuels du pays doivent «faire preuve de vigilance extrême dans la diffusion des commentaires et des faits dans tout ce qui touche cette douloureuse affaire, encore du domaine de l'enquête judiciaire», rappelle l'ARAV dans son communiqué. Cette affaire, largement commentée sur les réseaux sociaux, a été dès le début un terrain de chasse prioritaire des chaînes de télévision algériennes, qui se sont pratiquement installées dans le petit village des grands-parents de la victime, près de Tizi Ouzou. Le rappel à l'ordre de l'ARAV survient au moment où l'enquête judiciaire est menée avec grande discrétion. Mais, aucune arrestation n'a été effectuée pour le moment, selon une source sécuritaire. L'enquête est notamment menée par la Gendarmerie nationale, présente sur le terrain dès l'annonce de la disparition de Nihal Si M'hand. Elle a mis dans le bain ses experts de l'Institut national de criminalistique et de criminologie (INCC) de Bouchaoui, qui travaillent sur les indices retrouvés sur la scène du crime. «C'est un travail qui nécessite un peu de temps puisque nous n'avons retrouvé aucune empreinte sur les lieux, ou sur la robe de la petite fille, ni un autre élément qui nous aurait permis de parler de viol par exemple ou d'autre chose», ajoute la même source sécuritaire, citée par TSA. Nihal Si M'hand avait disparu du domicile de ses grands-parents le 21 juillet dernier. Elle a été retrouvée une dizaine de jours après assassinée. Dimanche, des milliers de personnes avaient assisté à son enterrement au cimetière d'Aïn El-Beida d'Oran.