La disparition puis la mort tragique de la petite Nihal Si Mohand a défrayé la chronique et attristé des millions d'Algériens. Ce douloureux drame a suscité une réaction à travers tout le territoire national tant sur les réseaux sociaux que dans les médias, menant à la propagation de plusieurs rumeurs tant avant qu'après l'annonce du décès de la fillette. Certains journaux et chaînes TV privées ont fait de cette histoire une affaire commerciale, ce qui a suscité une réaction de la part de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (Arav). Annoncée pour morte avant même que les gendarmes ne confirment l'identification des ossements, les circonstances de la mort de la petite Nihal Si Mohand alimentaient les écrits des uns et des autres. Plusieurs scénarios ont été avancés par des médias dont le but d'accrocher les lecteurs et les téléspectateurs sans se soucier de la douleur de la famille et des règles de l'éthique. La famille de la petite Nihal, qui vivait l'horreur depuis sa disparition, s'est trouvée obligée de sortir de son silence pour exiger des uns et des autres «plus de retenue et de réserve», le sort de sa fille «ne peut être une affaire de commerce» mais «de compassion et de justice». L'Arav a fermement critiqué certaines chaînes TV privées quant au traitement consacré à la disparition puis la mort de la petite Nihal. «Suite à l'ignoble assassinat dont a été victime la jeune Nihal Si Mohand, l'opinion publique a été, à juste titre, révulsée par cet acte horrible. Et c'est également, à juste titre, que la presse nationale, en particulier les médias audiovisuels, se sont saisis de l'événement», indique l'Arav dans un communiqué. Elle a appelé l'ensemble des médias audiovisuels à faire preuve d'une «vigilance extrême» dans la diffusion d'informations et de commentaires en rapport avec cette affaire au sujet de laquelle l'enquête des autorités officielles n'est pas encore terminée. L'Arav se désole que «malheureusement, certaines chaînes sont allées au-delà du droit d'informer en diffusant des informations approximatives ou erronées, causant ainsi un lourd préjudice aux familles déjà très douloureusement affectées». C'est le deuxième avertissement que reçoivent les chaînes de télévision privées de la part de l'Arav. Durant le mois de Ramadhan, une première mise en garde a été faite à ces médias quant à leur programme jugé violent et contraire aux traditions et valeurs de la société. Le département de Hamid Grine est même allé jusqu'à les menacer de leur retirer l'autorisation d'exercer en Algérie.