Il a fallu que le président de l'OPEP, Mohammed Bin Saleh Al-Sada, annonce, dans la première semaine de août, une réunion informelle du cartel, à Alger, en marge du 15ème Forum international de l'Energie, prévu du 26 au 28 septembre prochains, dans la capitale algérienne, pour que le marché du pétrole retrouve un peu de sa stabilité, assistant même à une hausse des prix, parfois conséquente, au gré des déclarations des uns et des autres et des spéculations faites autour des décisions qui seront prises à Alger. Ce mardi, le cours du Brent a frôlé les 50 dollars après la confirmation de la présence de l'Iran, troisième plus grand producteur de l'OPEP, à Alger. Parmi les décisions importantes attendues, la discussion autour du gel de la production pétrolière qui fait son chemin, mais les experts de la puissante banque américaine Goldman Sachs' mettent en garde contre cette démarche qui risque de se retourner contre l'Organisation. Ils estiment que si l'accord débouche sur la hausse ultérieure des prix du baril et qu'il entraîne une intensification des exportations, depuis les pays non membres de l'OPEP, il risque d'être contre-productif pour l'Organisation. En deux mots, s'il y a gel, les prix vont monter et les pays producteurs non membres du cartel vont augmenter leur production pour profiter de cette embellie. Et comme toujours, c'est le couple irano-saoudien qui est au centre de toutes les attentions puisque comme l'indique encore Goldman Sachs' dans son rapport, il est peu probable que Riyad et Téhéran acceptent, tous les deux, le gel de la production. Les analystes estiment plutôt qu'avec le nouveau ministre saoudien de l'Energie, une amélioration des relations entre les deux pays serait plus avantageuse pour rétablir l'équilibre pétrolier que le gel du niveau de la production au sein de l'OPEP, suite auquel la production sera maintenue à un niveau record. Evoquant cette question du gel de la production, le ministre nigérian du Pétrole avait enterré les derniers espoirs possibles d'un accord symbolique. «Une réduction de la production de l'OPEP est peu probable», priant que le rendez-vous d'Alger puisse au moins «aider à consolider les prix du brut». Pourtant les Russes avaient clairement affiché leur disposition à prendre part à des discussions sur un gel de la production de pétrole si l'Organisation discute de la question, avait indiqué le ministre russe de l'Energie. La réalité des prix, entre 40 et 50 dollars le baril qualifié de «niveau plus ou moins normal» n'encourage pas, pour le moment, une telle option ni pour les pays du Cartel encore moins pour Moscou, Washington ou encore Mexico. Il est clair que tant que les gros producteurs ne décident pas de réduire leurs volumes, il serait illusoire de parler d'une hausse conséquente du prix, le minimum syndical étant de les maintenir à un niveau appréciable qui arrange certains pays mais affecte, durablement d'autres, comme le Venezuela, le Nigeria et l'Algérie. L'autre inconnue dans l'équation est l'Irak, deuxième plus grand producteur au sein de l'Organisation, qui n'a pas encore confirmé sa présence à Alger. Son ministre du Pétrole, nouvellement installé, Jabbar Al-Luaibi a appelé les entreprises à augmenter la production de pétrole et de gaz pour consolider les recettes nationales.