Les commerçants et les travailleurs du marché de gros des fruits et légumes (Magrofel) de la zone industrielle se sont rencontrés, hier, sur le site du marché pour protester contre la décision de l'APC de mettre en adjudication leur unique ressource de vie, disent-ils. Ils se sont élevés aussi contre la déclaration du président de l'Assemblée populaire communale de Constantine, faite jeudi, à une délégation qui a tenté de le rencontrer au siège de l'APC, à l'hôtel de ville. Contactés hier alors qu'ils étaient, encore, en conclave, les représentants des commerçants de gros et du syndicat des commerçants, l'UGCAA, nous ont fait part de leur volonté de s'opposer avec force à la dissolution et à la mise aux enchères publique du marché, prise par l'organe délibérant, au cours de sa session plénière du 15 septembre dernier. Lors de cette session, en effet, les élus ont avancé la proposition de mettre Magrofel en adjudication parce que, selon eux, ce marché qui ne réalise qu'un chiffre d'affaires annuel modeste de 200 millions de centimes, s'avère peu rentable par rapport aux autres marchés de gros, comme celui de Chelghoum-Laid, dans la wilaya de Mila, par exemple. Et de ce fait, les élus ont chargé le secrétaire général de l'APC de préparer tout le dossier de changement de statut de Magrofel pour qu'on puisse procéder à sa dissolution, de sorte qu'à la date du 1er janvier 2017, soit entamée la procédure de mise en adjudication. Au cours de la réunion d'hier, tenue au marché, en présence du responsable du bureau local du syndicat des commerçants, l'Union générale de commerçants et artisans algériens (UGCAA), des membres de la fédération de wilaya des marchés de gros, de la société civile et d'un représentant du syndicat des travailleurs de Magrofel, les participants se sont indignés de «l'attitude dédaigneuse du maire» de Constantine envers la délégation composée de leurs représentants. «Le maire, nous ont-ils dit, n'a pas voulu recevoir cette délégation et a laissé le soin à son premier vice-président de le faire. Pire encore, il n'a fourni aucune explication sur son refus de nous recevoir, personnellement, et il a chargé son adjoint de nous faire savoir qu'il ne reviendra pas sur la décision prise, en délibération, de mettre notre marché en adjudication. «C'est pourquoi nous avons convoqué cette réunion pour arrêter une position ferme et commune, vis-à-vis de cette question et aussi pour organiser, ce mardi 8 novembre à 9h, un sit-in devant la direction du marché qui réunira les commerçants et les travailleurs de l'administration du marché et nous permettra de dénoncer, avec vigueur, cette décision des élus de brader notre marché qui constitue notre seul gagne-pain», nous ont-ils expliqué.