En cette fin de semaine, on assiste à un véritable bras de fer entre les commerçants et les travailleurs du marché de gros des fruits et légumes (Magrofel) du quartier du Polygone d'une part, et l'APC d'autre part autour de la question de la mise en location aux enchères publiques du marché. Hier, les premiers nommés ont tenu un sit-in d'une heure devant l'administration du marché pour marquer leur opposition à la mise en application de la délibération adoptée en session plénière du 15 juillet dernier par les élus municipaux. «Cette décision porte gravement atteinte à notre outil de travail et, partant, au moyen de subsistance de nos familles, en ce sens qu'elle va nous livrer pieds et poings liés à la merci du privé. C'est pourquoi nous rejetons catégoriquement cette perspective et nous voulons que la gestion de notre marché reste telle qu'elle est», ont déclaré hier les protestataires. Pour leur part, les travailleurs de Magrofel ont émis les mêmes inquiétudes sur leur avenir une fois cette place marchande livrée à des investisseurs privés. Mais de son côté l'APC, représentée par son président M. Mohamed Rira, s'est montrée décidée à appliquer la décision prise dès le 24 novembre prochain à l'occasion de la prochaine session de l'organe délibérant. Et M. Rira Mohamed, qui s'est exprimé hier devant les représentants des commerçants qu'il a reçus en son cabinet, a soutenu que la décision de mettre en adjudication le marché résulte des instructions du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales (MICL) concernant la valorisation du patrimoine de la commune. «Et il a été démontré depuis longtemps que ce marché qui réalise un chiffre d'affaires annuel de 200 millions de centimes n'est pas rentable au regard des autres marchés de la région qui engrangent, bon an mal an, des milliards. La procédure est en marche et l'on commencera d'abord par régler juridiquement la question de statut d'EPIC pour ensuite pouvoir mettre la gestion du marché en adjudication», a expliqué le maire. Devant ce dialogue de sourds, les commerçants ont décidé de saisir le wali pour lui demander d'intervenir afin de bloquer la procédure de cession du marché. «Et si après cela l'APC persiste dans son attitude, nous a indiqué hier M. Bouhenguel, coordinateur du bureau local de l'UGCAA, nous passerons à une autre étape de la protesta : la grève. Et les commerçants de gros vont probablement déclencher un arrêt du travail à la date qu'ils ont retenue, soit le lundi prochain 14 novembre».