Les commerçants du marché de gros des fruits et légumes du Polygone (Magrofel) entreront en grève illimitée à partir de demain, lundi 14 novembre 2016, pour protester contre la décision prise par l'APC de mettre en branle, à partir du 24 novembre prochain, la procédure de mise en adjudication de la location du marché, ont annoncé hier les syndicats des commerçants. La grève a été décidée, hier, après une réunion tenue sur le site du marché entre les responsables du syndicat des commerçants, l'union générale des commerçants et artisans d'Algérie (UGCAA) et les deux fédérations des marchés de gros, l'une indépendante et l'autre activant sous l'égide du syndicat des commerçants. «Nous n'avons d'autre choix que la grève pour faire valoir nos droits auprès de l'APC qui cherche visiblement à nous chasser», nous ont déclaré des membres du syndicat de la fédération des marchés de gros. Ces partenaires syndicaux qui comptent mener la grève ont adressé une lettre explicative au wali, avec ampliation à toutes les autorités administratives et sécuritaires de la wilaya. Quant aux commerçants, ils nous ont déclaré qu'ils refusent «d'être les victimes expiatoires du bradage de Magrofel vers lequel s'achemine l'APC». Selon eux, cette décision de l'APC révèle la carence des élus et de l'administration de la commune à gérer le marché d'une façon rentable, «car nous pensons, ont considéré nos interlocuteurs, que les instructions du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales concernent la revalorisation des biens de la commune et non le bradage des biens de la collectivité. Aussi, ajoutent-ils, on prétend que notre maché n'est pas rentable et ils soutiennent que celui-ci ne réalise qu'un chiffre d'affaire de 200 millions par an. Cela est complètement faux ! Car le chiffre d'affaire de Magrofel dépasse les 3 milliards de centimes et nous détenons les documents financiers qui le prouvent», nous ont expliqué les commerçants. La réaction de ces derniers est compréhensible car la plupart d'entre eux ont plus de 30 ans d'exercice dans ce marché. Aussi, ils nous ont fait part de leurs sentiments parce qu'ils croient durement que l'APC cherche à les expulser. «Ils veulent mettre le marché en adjudication avec une mise à prix de 10 milliards de centimes par an, avons-nous appris. Ce qui va conduire automatiquement l'adjudicataire à tout augmenter pour rentrer dans ses frais. Et de la sorte, ont expliqué les commerçants de gros, il va nous exiger de payer le loyer du carreau à 5 ou 6 millions de centimes par mois, et ainsi de suite pour la rentrée des camions et pour les autres servitudes. Ce qui nous contraindra à abandonner et à quitter la place. Et dans cette perspective, nous allons lutter avec l'APC pour faire échouer ce projet», ont déclaré fermement les intéressés.