Les opposants à Ahmed Ouyahia estiment que la traduction en commission de discipline de certains cadres du parti démontre «l'autoritarisme de l'actuelle direction du Rassemblement et sa poursuite de la politique de l'exclusion et de la marginalisation». Ils sont plus de 37 cadres et militants du RND à s'être réunis, samedi, à Alger, et avoir signé un communiqué dans lequel ils expliquent leur ressentiment envers le secrétaire général du parti, après qu'il ait décidé de traduire certains d'entre eux en commission de discipline. Ce sont 17 membres du Conseil national, 4 élus entre nationaux et locaux, et 15 militants du RND, issus de plusieurs wilayas qui rappellent à Ahmed Ouyahia qu'ils militent «contre la situation illégitime dans laquelle se trouve le parti, depuis la tenue du dernier congrès extraordinaire ». L'illégitimité, les signataires la voient à travers, écrivent-ils « le piétinement et la violation des lois et règlements statutaires et organiques du parti par Ahmed Ouyahia, avant et durant la tenue du congrès extraordinaire ». Ils estiment que « la décision d'Ouyahia de traduire des cadres en commission de discipline est une fuite en avant, par laquelle il veut faire dévier la crise au sein du rassemblement». Ce genre de réaction démontre, à leurs yeux, « l'absence de compétences, au sein de la direction actuelle du parti, capables de comprendre et porter les idées des militants et cadres du Rassemblement et prouve, une autre fois, son autoritarisme et sa poursuite de la politique de la marginalisation et de l'exclusion». Les opposants à Ouyahia lui reprochent de s'occuper de «futilités» alors que les partis politiques prônent le dialogue, la réconciliation et œuvrent pour le resserrement de leurs rangs, en prévision des élections de 2017». L'allusion est clairement faite au FLN après l'éviction de Saâdani et l'arrivée de Ould Abbès. Parce qu'estiment-ils « les partis doivent être des espaces de débats contradictoires et non une administration qui nomme et exclut par décision ». Ils soulignent, ainsi, que « la direction actuelle du Rassemblement s'active, elle, à convoquer la commission de discipline pour exclure des cadres fondateurs qui ont, toujours, défendu les positions, principes et idées qui ont prévalu, à la création du parti ». Cadres qui ont, aussi, selon les signataires «toujours œuvrer pour le renforcement du Rassemblement et son enracinement, au sein des forces vives de la société ». Et ce, pour permettre à la pratique démocratique de s'ancrer au sein de ses structures et instances et aussi aux élites et cadres d'être à l'avant-garde ( ) ». Se réclamant de cette « force pacifique » qu'est pour eux le RND, les opposants à la ligne Ouyahia lui reprochent « de tenter, ainsi, par cette décision de traduire des cadres en commission de discipline, d'éloigner les militants des grandes questions économiques et sociales de l'heure. «Son seul souci est de se faire réélire ( ) comme il le fait depuis deux décennies ( ),» disent-ils. A défaut, selon eux, de choisir «la compétence, l'expérience et l'intégrité comme critères fondamentaux, il opte pour la médiocrité, le clientélisme et le business de l'argent et de la politique». Les signataires affirment leur solidarité «avec les cadres visés par l'exclusion» et considèrent que «cette décision est irresponsable et vise à faire peur aux militants de base ( )». Ils promettent de «continuer le combat en vue de réaliser les objectifs et principes politiques du Rassemblement aux côtés de tous les cadres et militants qui ont été exclus par Ouyahia».