Said Sadi, l'ex-président du RCD, ne rate aucune occasion pour en découdre avec le pouvoir. Cette fois-ci, il a, hier mercredi 21 décembre 2016, dans une «Lettre ouverte au Premier ministre'' accusé autant Abdelmalek Sellal que le ministre de l'Intérieur de bloquer l'agrément à son association, 'Analyse, Formation, Unification, Développement'' (AFUD) et empêcher ses activités. Dans sa «Lettre ouverte au Premier ministre», Sadi revient en détail sur la naissance et les objectifs de cette association. 'Après deux années d'intenses concertations et une méticuleuse étude, une cinquantaine de citoyens se sont rassemblés le 24 octobre 2015 à Alger pour envisager la création d'une association nationale de promotion des produits du terroir et du patrimoine immatériel qui en a permis la préservation'', écrit-il. Et «l'installation effective de l'association dénommée Analyse, Formation, Unification, Développement' (AFUD) a eu lieu le 29 janvier 2016 en présence d'huissier, avec la participation de représentants de 17 wilayas parmi lesquels figuraient des producteurs, des chercheurs universitaires, des ingénieurs, des communicants Le conseil d'administration élu a désigné un comité exécutif qui m'a fait l'honneur de me confier sa présidence'', poursuit Said Sadi. Pourtant, il remarque très vite que le bureau des associations du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales 'refuse de délivrer le récépissé d'enregistrement'' du dossier de cette association, déposé le 1er mars 2016. Depuis, l'association n'a eu aucune réponse du département concerné, malgré de multiples tentatives de le joindre, explique le Dr Sadi, qui a également saisi par écrit et par deux fois, selon lui, le ministre de l'Intérieur. Sans suite. C'est à ce moment qu'il décide d'envoyer au Premier ministre, le 4 août 2016, 'une lettre recommandée avec accusé de réception pour vous alerter sur ces dysfonctionnements.'' Il ajoute à l'adresse du PM: 'comme celles adressées à votre ministre, elle restera sans suite'', non sans relever qu'«en ce qui vous concerne, vous avez néanmoins amélioré le label de l'irrévérence administrative puisque vous n'avez même pas estimé utile de prendre acte d'un message qui vous était personnellement adressé.» Le Dr Sadi fait remarquer qu'«a priori notre démarche qui ne demandait pas un centime au Trésor devait rencontrer la bienveillance des pouvoirs publics.» En fait, Said Sadi accuse 'le ministère de l'Intérieur (d'avoir) instruit ses services centraux pour ne pas délivrer de récépissé d'enregistrement aux citoyens désirant exercer leur droit de s'associer'', ajoutant que 'le même département ministériel ordonne à l'administration territoriale d'exiger, pour toute forme d'activité, le document que ses services centraux refusent''. 'Dans l'impossibilité de prouver la date de leur dépôt, les animateurs se trouvent piégés par une ruse de bazari concoctée au nom de l'Etat.'' Par ailleurs, Said Sadi compte saisir la justice pour avoir gain de cause et faire agréer son association. 'En attendant, sachez quand même que nous aurons l'opportunité de nous retrouver devant la justice, dont nous pourrons au moins utiliser la fonction tribunitienne, pour mettre à nu une entrave patente à l'exercice d'un droit constitutionnel et les préjudices moraux et matériels que votre administration a fait subir depuis plus d'une année à une démarche légale, qui plus est d'utilité publique'', écrit-il dans sa lettre ouverte à M. Sellal.