Le taux d'inflation a grimpé à plus de 6% à la fin de 2016. Tous les produits ont enregistré une hausse de leurs prix assez remarquable par rapport à la même période en 2015, indique dans sa dernière note de conjoncture l'Office national des statistiques, qui situe l'inflation à fin décembre dernier à 6,4%. Un bond inquiétant par rapport aux années précédentes, d'autant que la loi de finances 2016 tablait sur un taux de 4%. Car le taux d'inflation à fin décembre 2015 avait déjà grimpé à 4,8%, contre 2,9% en 2014 et 3,3% en 2013. Quant à l'évolution mensuelle, qui est l'indice brut des prix à la consommation en décembre 2016 par rapport à novembre 2016, elle s'est établie à 0,19%, résultat de la hausse des prix des produits alimentaires (+0,13%) et des biens manufacturés (+0,34%). Les clignotants sont carrément au rouge, car déjà en novembre 2016, le baromètre des prix des produits de large consommation s'affolait, atteignant un «pic» de 6,2%, et au mois d'octobre un taux de 5,2%. D'autre part, l'ONS indique que la croissance des prix en décembre 2016 par rapport à la même période en 2015 a bondi de 7%, résultant d'une hausse quasi généralisée des produits de consommation, dont les produits agricoles. Selon l'ONS, les prix des biens alimentaires ont augmenté de 4,3% en décembre 2016 par rapport au même mois de 2015 (3,7% pour les produits agricoles frais et 4,91% pour les produits agroalimentaires). Cette hausse quasi généralisée et continue durant toute l'année 2016 est d'abord le résultat de la baisse du dinar, ce qui rend les produits importés plus chers, et le loyer de l'argent encore plus haussier. Mais ce n'est pas la principale raison de cette hausse fulgurante de l'inflation, car les prix au détail comme en gros des produits alimentaires de base, dont ceux agricoles, restent haussiers, incontrôlés et versatiles. De 70-80 DA/kg début janvier, avec un redoux du climat, la tomate, tout comme les autres produits du panier de la ménagère, a explosé ces derniers jours, pour atteindre, avec l'arrivée d'une grande perturbation atmosphérique, les 200 DA dans les villes de l'est du pays, touchées par la vague de froid. Mais la hausse des produits agricoles sera générale, pour tous les produits, hormis la pomme de terre de saison, qui se négocie entre 45 et 75 DA/kg ces jours-ci. Avec la vague de froid actuelle, les prix pour certains produits agricoles sont assez hauts: entre 140 et 200 DA/kg pour la tomate fraîche, 140 DA/kg pour le poivron, jusqu'à 120 DA/kg pour les fèves fraîches, entre 100 et 120 DA/kg pour la salade (laitue et frisée), entre 60 et 80 DA/kg pour les carottes et navets, ou entre 120-140 DA pour les haricots verts, entre 250-320 DA/kg pour le poulet vidé, et à partir de 1.400 DA/kg pour la viande ovine et bovine. Bref, les prix de la mercuriale restent assez hauts et ont été exacerbés par la vague de froid qui traverse le pays. Avec le fonctionnement au ralenti des marchés de gros, les campagnes de cueillettes et ramassage étant difficiles par gros temps, les prix des produits agricoles qui rentrent quotidiennement dans les marchés deviennent astronomiques. Dans certains cas, il y a même pénurie de certains produits agricoles. Pour l'habillement et chaussures, les prix ont augmenté au mois de décembre 2016 par rapport à décembre 2015 de 13,7%, alors que ceux des meubles et articles d'ameublement sont en hausse de 5,2%. Les prix relatifs aux logements et leurs charges ont enregistré une hausse de 5,81%, tandis que pour les transports et communications, les prix se sont renchéris de 13,14% en décembre 2016 par rapport à la même période un an plus tôt.