Siège de nombreuses grandes entreprises, mais aussi de la plupart des chaînes de télévision françaises, le 15ème Arrondissement est souvent le centre des regards médiatiques, pour une raison ou pour une autre. Situé au sud de Paris, entre les très luxueux 16ème et 7ème, cet arrondissement est beaucoup plus animé que ses voisins, à cause de ses nombreuse rues commerçantes, ses parcs et des gare et tour- Montparnasse véritable patrimoine historique et lieu de vie. Souvent choisi comme QG, lors des élections présidentielles par les aspirants présidents, il a été, récemment, celui de nombreux candidats aux primaires des deux grands partis français : Montebourg et Hamon, pour la gauche, mais aussi, Fillon pour la droite. Emmanuel Macron s'y est, lui aussi, installé , et ce, dans les anciens bureaux de l'Institut Ipsos'. Deux partis y ont leur siège permanent Les républicains', rue de Vaugirard et, pas très loin de là le parti centriste UDI'. Ce patchwork médiatico-politique, fait que le quartier bouillonne depuis quelques mois, et plus encore depuis le « Pénélopegate », l'affaire a plongé le parti LR en pleine tourmente et les cadres de celui-ci défilent tous les jours soit au QG de campagne de François Fillon, soit au siège du parti. Le LR Fragilisé : Déjà très loin de faire l'unanimité, au sein du LR, le maintien de François Fillon fragilise les chances du parti d'être au second tour, les soutiens ne se pressent pas. Le maire du 15ème Philipe Goujon, également député de l'une des deux circonscriptions de l'arrondissement, avait soutenu Nicolas Sarkozy, lors des primaires puis rallié le camp de Fillon en novembre dernier, il a, aujourd'hui, disparu de la circulation évitant la grogne de ses administrés. L'arrondissement a toujours été de droite, et a été longtemps convoité par Anne Hidalgo qui s'est présentée, plusieurs fois, contre Goujon, sans jamais réussir à le détrôner. L'autre député de l'arrondissement est le filloniste Jean-François Lamour, double champion olympique de sabre, ministre des Sports sous Chirac, il est actuellement député, et a été nommé après les primaires de la droite, à la tête de la Commission nationale pour l'investiture, mais ne s'est pas prononcé depuis le Pénélopegate. Une réunion à laquelle il devait assister au siège du parti, dans le 15ème ,a été annulée, à la dernière minute. Les députés et candidats LR aux futures législatives de 2017 continuent à « officiellement » soutenir François Fillon, et ne proposent aucun plan B pour le remplacer, même si tous craignent les représailles de la part de leurs électeurs respectifs. Investiture de Benoit Hamon à la Mutualité. Pas loin du 15ème, à la Mutualité, ce lieu historique pour les Algériens, là où c'était tenu le meeting de l'UNEF «pour la paix, par la négociation en Algérie», en octobre 1960, meeting qui appelait les forces de la gauche française à soutenir les Algériens et œuvrer pour l'arrêt de la guerre d'Algérie. Hamon est officiellement investit par le PS, ce dimanche 5 février, en ce lieu très symbolique, pour la gauche, son discours se veut rassembleur, mais aussi combatif. Il contre-attaque Macron, « je ne suis pas un homme providence, celui qui se pose comme un homme providence est un imposteur ». Il soumet, aussi, des choix politiques écologiques et a pour objectif de ne plus mettre, en circulation des véhicules diesels afin que la sobriété énergétique soit engagée, il souhaite mobiliser les moyens pour la recherche en matière de solutions alternatives concrètes d'ici 2025. La gauche radicale prospère, Hamon et Mélenchon incarnent, chacun à leur façon, la gauche radicale, sur le même modèle que Podemos, en Espagne, Bernie Sanders aux USA, et Syriza en Grèce, Hamon le rocardien a compris les mutations de la gauche radicale, tout en restant dans les fondamentaux du socialisme avec l'imagination d'une gauche plus audacieuse qui veut changer la société. Mélenchon, quant à lui, reste sur la mouvance post-marxiste populiste. Et le vote musulman dans tout ça ? Dans le 15ème les musulmans sont partagés : entre ceux qui vont opter pour Mélenchon ou Hamon, et ceux qui attendent ce que va donner l'affaire Fillon, les dés ne sont pas encore jetés. Les statistiques ethniques étant interdites en France, il est très difficile d'analyser les votes communautaires, l'Institut de sondage Ifop' a tenté i,l y a quelques années, d'isoler ce vote mais sans grande réussite, l'institut s'était basé, uniquement, sur les prénoms arabes des électeurs ce qui ne peut constituer une source d'information sûre. Ce qui est par contre certain c'est que lors des primaires partout en France, les musulmans se sont prononcés en masse contre Nicolas Sarkozy, pour des raisons diverses, les Français d'origine algérienne par exemple, ayant surtout retenu son désir de revoir les Accords d'Evian, se sont fortement mobilisés contre lui. Certains musulmans, très présents aussi dans les mouvements anti-mariage pour tous, ont lors des primaires de la droite, adoubé François Fillon, plus proche des milieux chrétiens et des attentes des musulmans en matière de famille. Pour les primaires de la gauche, ils se sont mobilisés contre Manuel Valls. Le vote musulman, pour les présidentielles, sera certainement multiple, on s'attend à ce que beaucoup votent à gauche notamment, ceux dont les revenus sont les plus faibles, mais le moyen de savoir ce que pèse ce vote est très limité. Reste à suivre la suite de la campagne pour être fixés, les sondages actuels annoncent un duel Macron-Lepen, mais les pronostics ont, souvent, été déjoués