Le suspense autour des produits assujettis à la licence d'importation pour 2017 a pris fin puisque le ministère du Commerce a rendu publique, ce samedi, la liste de 21 marchandises éligibles à ce dispositif. Entre industriels et agricoles, les traditionnels produits soumis au régime de la licence avec les véhicules de tourisme et autres véhicules automobiles destinés à la revente en l'état. Exit les formules SKD et CKD pour le montage des véhicules qui ne seront pas soumis à ce système. La liste comporte également l'acier rond à béton et ses dérivés, le fil machine, les bois sous toutes leurs déclinaisons ainsi que les céramiques. Pour ce qui est des produits agricoles et agricoles transformés, la liste inclut les viandes bovines, fraîches ou réfrigérées, les fromages, les citrons frais, les pommes, les bananes, l'orge, les aulx, le maïs, les tourteaux de soja, le concentré minéral vitaminé, le poly-phosphate ainsi que le double concentré de tomate. On ne retrouve pas dans la liste les ketchup, moutarde ou chewing-gum donnés en exemple par le ministre du Commerce par intérim, Tebboune, pour illustrer la déliquescence d'un secteur, véritable source d'hémorragie en devises fortes. Cette liste reste ouverte à d'autres produits et contingents «en temps opportun et dans les mêmes formes que précédemment», souligne le ministère. Comprendre que des produits peuvent être soumis à licence sans pour autant définir les conditions d'éligibilité. Cette première couche programmée par le gouvernement ne satisfait pas pleinement les attentes et les promesses de Tebboune de faire le ménage parmi les importateurs de tout et de rien puisque des produits sensibles, déjà pointés du doigt pour leur dangerosité, n'apparaissent pas dans cette liste. On pense particulièrement aux produits électroménagers mortels pour certains, à l'image de chauffe-bains ou chauffages, pourtant cités nommément par le ministre. Y a-t-il eu pression quelque part pour une marche arrière enclenchée ou s'agit-il tout simplement d'un ajournement justifié par le changement saisonnier ? Cette première ébauche devra aussi contribuer à voir plus clair dans le monde opaque de l'importation avec l'identification des opérateurs économiques qui devront présenter une documentation administrative épurée comme exigé par la législation et la réglementation en vigueur. Reste maintenant à connaitre les conséquences de cette première salve sur les économies nationales et ses incidences prochaines dans l'optique d'inclure d'autres produits budgétivores dans la liste des licences.