La problématique des ressources en eau dans la wilaya de Tébessa suscite comme toujours un intérêt particulier pour les autorités locales. Pas une seule fois où ce dossier crucial n'arrivait pas à focaliser les discussions à tous les niveaux. Outre les facteurs naturels, la gestion du secteur des ressources en eau est souvent mise en cause comme contrainte ayant engendré tant de soucis. A ce sujet, certains élus locaux ont soulevé ce problème et ont eu par le passé à formuler des propositions allant dans ce sens, à savoir l'amélioration des potentialités hydriques existantes et la recherche d'autres sources. Ainsi, il est recommandé à chaque fois la mise en service du nouveau réseau d'AEP alimentant les grandes agglomérations, la dotation des quartiers encore dépourvus de ces canalisations. Ces propositions évoquent aussi la nécessité de la séparation des réseaux d'AEP et d'assainissement, au cours des travaux de réalisation, mais aussi une sérieuse organisation de contrôle d'approvisionnement en eau par le biais de citernes tractées, la réhabilitation des sources naturelles et mobilisation des eaux égarées. Le traitement des eaux usées, à travers la création de stations d'épuration, étant également cité comme moyen pour augmenter les ressources en eau et son utilisation dans le secteur de l'agriculture, en lieu et place de l'eau potable. Une cartographie des bornes et fontaines, identifiées, recensées et numérotées, situées en zone rurale, entrera certainement, de même que la protection des ouvrages hydrauliques, dans l'objectif de la rationalisation de ces mêmes ressources hydriques. La situation dénote aussi plusieurs anomalies relevées dans la gestion des infrastructures et ce, faute de coordination entre intervenants (PSD, PCD), le recours à des études souvent obsolètes et le fait de morceler des projets ayant consommé des montants faramineux, mais non exploités. L'absence d'une stratégie globale pour la couverture sécurisante en AEP. A cela s'ajoute le grand nombre de puits et réservoirs sans protection, ne bénéficiant pas de travaux de maintenance, ainsi que d'autres forages réalisés mais encore non équipés, les raccordements illicites (piquages) sont autant d'anomalies et points noirs qui font que l'optimisation du réseau d'alimentation en eau potable, toujours en cours de rénovation dans certaines localités, risque d'être pénalisée et rend de plus en plus difficile sa mission. D'autant que des régions rurales toutes entières demeurent peu dotées en AEP, le retard ou l'absence caractérisant les opérations d'interventions des services techniques dans la réparation des fuites. Même constat, lorsqu'il s'agit de l'exploitation des retenues collinaires, au nombre de 7, et leur potentiel de 5.299.000 m3, notamment pour ce qui est de l'hydraulique agricole complémentaire. De même concernant le gaspillage de l'eau (mosquées, douches et bains maures, stations de lavage de voitures). La question sera de savoir si tous ces problèmes soulevés à maintes reprises auront un jour la solution adéquate, afin d'aplanir quelque peu l'acuité d'une ressource aussi vitale que l'eau. La wilaya de Tébessa, située dans une région semi-aride à aride au faible taux de précipitations (350 à 150 mm/an), aux facteurs climatiques aggravant une sécheresse presque endémique, la wilaya puise l'essentiel de ses besoins en eau des forages (ressources souterraines) ou du transfert du barrage d'Aïn Dalia (W/Souk Ahras). Soit 149 puits exploités pour un total cumulé de débit de 1.827 litres/seconde, 23.000 m3/jour de transfert nord, répartis sur 6 communes (Tébessa, Ouenza, El Aouinet, Bir Dheb, Boukhadra et El Kouif). L'eau est emmagasinée dans 245 réservoirs pour une capacité théorique de stockage de plus de 161.750 m3. La longueur linéaire du réseau de l'AEP est de 4.296 km, avec un taux de raccordement de 95%. Enfin, la réception du grand barrage de Oued Mellague sera-t-elle la solution escomptée pour venir à bout de ce crucial problème de l'eau potable ? Notons que ce barrage et celui de Saf Saf représentent à eux deux quelque 174.600.000 m3. Toujours est-il, des insuffisances et le dysfonctionnement dans la gestion font que la question du déficit en AEP persiste, au moment où les responsables de la wilaya s'attellent à résorber ce manque, en visant surtout la structuration des programmes selon des priorités, la révision des plans pour une meilleure distribution et répartition, afin que l'eau coule plutôt régulièrement dans les robinets.