La détérioration des conditions d'hygiène en milieu urbain favorise un retour en force des maladies infectieuses. Les autorités sanitaires ont ainsi recensé 86 nouveaux cas de méningite virale entre le 1er janvier et le 31 mai 2017 dans la wilaya d'Oran et le plus inquiétant est que ces nouveaux cas concernent exclusivement des enfants en bas âge entre 24 mois et 5 ans. Plus du tiers des nouveaux cas (31) ont été recensés dans la daïra d'Aïn El-Turck, précise la direction de la Santé de la wilaya d'Oran. Si les responsables de cette direction se montrent rassurants en soutenant que le «seuil» critique n'a pas été atteint, la prudence est de mise pour cette saison estivale. La progression des nouveaux cas est liée notamment à la dégradation des conditions d'hygiène en milieu urbain. Les méningites peuvent être d'origine virale (les plus fréquentes) ou bactérienne (les plus graves). La wilaya d'Oran est classée depuis 1996 comme «zone de forte endémie de méningite». En 2011, 300 cas de méningite avaient été recensés dans notre wilaya, dont 200 concernaient des enfants contre 386 cas de méningite (278 enfants) en 2010. Il faut souligner que les efforts consentis par les services sanitaires pour lutter contre les maladies infectieuses n'arrivent plus à endiguer le retour en force de nombreuses maladies ré-émergentes, en raison de la détérioration des conditions d'hygiène dans les zones périphériques envahies par les bidonvilles et les décharges sauvages. Ce retour en force de cette maladie est causé par de nombreux facteurs et en particulier la détérioration des conditions de salubrité en raison de l'absence d'entretien du réseau des eaux usées et la prolifération des décharges sauvages, faute de ramassage des ordures ménagères, favorisant la prolifération des rats, vecteur de cette maladie. Cette progression des méningites peut avoir des conséquences fâcheuses sur la santé de la population. La méningite d'origine bactérienne peut évoluer rapidement et provoquer la mort des malades atteints si elle n'est pas diagnostiquée et soignée à temps. La bactérie se trouve généralement dans l'eau et peut contaminer les végétaux et certains aliments: les viandes crues, les fromages à pâte molle et les fromages au lait cru, les fruits et les charcuteries. De nombreux parents confondent les symptômes de la méningite avec ceux d'une simple grippe saisonnière et entament l'automédication, l'enfant n'étant pris en charge que tardivement. Un nouveau vaccin avait été introduit dans le calendrier national de vaccination contre le «Haemophilus Influenzae B (HIB)», un germe responsable de cas de méningite et de pneumonies qui sont souvent fatales pour les malades atteints. Un quart des méningites bactériennes purulentes recensées à travers le pays sont provoquées par ce germe. Ce vaccin est destiné aux femmes enceintes et aux nouveau-nés. Le vaccin anti-méningocoque reste toutefois très peu utilisé, insuffisamment pour une couverture vaccinale capable d'assurer une immunité de la population.