Rédha Malek a été inhumé, hier, au cimetière El Alia, dans le Carré des Martyrs, à Alger. Une foule nombreuse a accompagné l'ancien chef du gouvernement, à sa dernière demeure. Des milliers de personnes ont, en effet, pris part à la procession funèbre qui a démarré vers 14h. Des anciens compagnons d'armes, des moudjahidine, des responsables de partis politiques ainsi que de nombreux membres du gouvernement sont venus assister à l'enterrement de l'un des principaux négociateurs des Accords d'Evian. Le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, était le dernier à arriver sur lieux. Avant lui, de nombreux ministres étaient déjà présents et attendaient, dans le salon d'honneur du cimetière. On citera notamment, le ministre de la Justice Tayeb Louh et le ministre de l'Intérieur Noureddine Bedoui. Les présidents des deux chambres parlementaires étaient, également, présents aux obsèques. Le secrétaire général Ahmed Ouyahia était parmi les premiers à arriver au cimetière, quadrillé pour l'occasion par un important dispositif des services de sécurité. Même si l'accès n'était pas interdit aux citoyens, à l'intérieur du cimetière, il n'en demeure pas moins que de nombreuses personnes ont préféré rester dehors à la vue du déploiement des policiers, à l'entrée et à l'intérieur. On remarquera, également, dans la foule la présence de l'ancien ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra. Chapeau et tenue débrayée, l'ex-chef de la diplomatie algérienne, est resté à l'écart avec les autres citoyens lambda et ne s'est pas mêlé, ne serait-ce qu'un seul instant, à la délégation officielle. Ramtane Lamamra était resté très discret tout au long des funérailles, alors qu'il y a à peine deux mois il était encore la voix officielle de l'Algérie, dans le concert des Nations. En attendant l'arrivée de la dépouille, les journalistes, photographes et caméramans se sont agglutinés autour de trois personnalités qui défraient, encore, la chronique. Il s'agit du patron du FCE, Ali Haddad, du secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd ainsi que l'incontournable frère du chef de l'Etat, Saïd Bouteflika. Les trois hommes ne se sont pas quittés jusqu'à l'arrivée de la dépouille mortelle, ce qui a fait dire à certaines « mauvaises langues » qu'une autre tripartite s'est déroulée, au cimetière d'El Alia. Chacun y allait de son interprétation, pour expliquer la rencontre des trois hommes qui étaient restés, dehors, à parler sous un soleil de plomb alors que toutes les personnalités étaient au frais, à l'intérieur du salon d'honneur. L'arrivée de la dépouille de Redha Malek, décédé, samedi, des suites d'une longue maladie, a mis un terme à tous les « chuchotements » et analyses, parfois farfelues, pour laisser place à des funérailles grandioses. En effet, le défunt a été accueilli par une troupe de la Garde républicaine qui lui a rendu tous les honneurs dus à un homme de sa trempe. Le cercueil drapé de l'emblème national a été porté par des militaires appartenant à la Garde républicaine dans une procession parfaitement synchronisée. L'oraison funèbre a été prononcée par le ministre de la Culture, Azzedinne Mihoubi qui a retracé le parcours du défunt Redha Malek. Avant sa mise en terre, une salve a été tirée par la Garde républicaine, en l'honneur d'un véritable patriote qui a consacré sa vie à son pays, que ce soit lors de la guerre de Libération nationale ou lors de la décennie noire qu'a traversée l'Algérie.