Le débat consacré au plan d'action du gouvernement présenté devant les parlementaires par le Premier ministre Ahmed Ouyahia à l'APN s'est poursuivi, hier, pour le deuxième jour consécutif, en l'absence d'une grande majorité des députés. Pourtant, pas moins de 290 interventions ont été programmées sur ce plan d'action, vu la sensibilité de certains textes et la conjoncture difficile que traverse le pays. Certes, l'absentéisme des députés est un mal ancien, mais force est de constater qu'il y avait hier, des absences parmi ceux qui devaient intervenir et dont l'intervention était programmée pour la matinée. Ahmed Ouyahia, qui est connu pour sa ponctualité, était à l'heure, et cinq députés programmés pour intervenir étaient absents. D'autres ont, pour des raisons qu'on ignore, présenté des interventions écrites. Pourquoi les parlementaires ne sont-ils pas dans l'hémicycle ? Pourtant, la majorité d'entre eux ont plaidé pour un débat national notamment sur la crise financière dont souffre le pays, ou sur cette crise multidimensionnelle, comme elle a été qualifiée par les parlementaires de l'opposition. Pendant des heures, des orateurs prenaient la parole pour des questions, pour faire des propositions ou donner leur point de vue en 5 minutes sur le texte. Mais, les interventions se succèdent et se ressemblent. Les députés de la «coalition» ont affirmé leur approbation dudit texte, ceux du parti majoritaire du FLN n'ont pas manqué, comme à chaque occasion, de faire l'éloge du président de la République, ceux du RND ont qualifié pour leur part Ahmed Ouyahia d'homme d'Etat qui est capable de prendre des responsabilités et décisions courageuses. Mais un député du FLN a dérogé à la règle, en critiquant le plan présenté par Ahmed Ouyahia. Il s'agit d'Abdel Yamine Boudaoud qui a affirmé que ce plan n'apporte rien de nouveau. Et de déclarer clairement qu'il est contre le financement non conventionnel proposé dans ce projet de plan d'action, plutôt contre «la planche à billets». Il a également réclamé des bilans sur les plans passés et de proposer au gouvernement de penser comment procéder pour absorber l'argent de l'informel au lieu de courir des risques en adoptant d'autres options. Basma Azouar, une jeune députée du Front El Moustakbel est allée proposer au gouvernement Ouyahia d'imiter le modèle turc au lieu d'imiter les grandes puissances internationales qui nous dépassent de loin. Elle a dans ce sens plaidé pour la création d'une nouvelle monnaie comme ce fut le cas pour la Turquie.