Du Caire où il a pris part, mercredi dernier, à la tripartite sur la situation en Libye, Abdelkader Messahel, le ministre des Affaires étrangères, a tenu à souligner les priorités sécuritaires de l'heure, à leur tête le terrorisme, le retour des combattants terroristes étrangers ainsi que la migration clandestine, appelant à ce propos à la vigilance. Le retour des combattants de Daech dans leurs pays respectifs reste l'un des défis sécuritaires majeurs qui met en alerte tous les services de renseignement des capitales européennes en général et arabes en particulier. Le chef de la diplomatie algérienne, qui a rencontré Sameh Choukry et Khemaies Jhinaoui, respectivement ses homologues égyptien et tunisien, a mis en relief l'importance de ce cycle de consultation entre les trois pays ; cette réunion intervient suite à celle tenue à Alger en juin dernier «qui a un impact direct sur la stabilité de toute la région en vue de contribuer au règlement rapide de la crise libyenne». Messahel a rappelé l'action de l'Algérie qui milite pour un dialogue inclusif à travers ses contacts avec toutes les parties libyennes. Rappelons que le ministre algérien a effectué en mai dernier une tournée dans le sud de la Libye, après celles effectuées en avril à l'est et à l'ouest de ce pays, dans le cadre des efforts visant à rapprocher les vues entre les Libyens afin de parvenir à une solution politique à la crise libyenne. Que ce soit Tunis, le Caire ou Alger, on est unanime à soutenir le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour la Libye, Ghassane Salame. Pour les trois pays, le retour à la stabilité de la Libye par le truchement d'une solution consensuelle est seule garante d'une solution durable au conflit. Les ministres de l'Algérie, la Tunisie et l'Egypte avaient récemment souligné la nécessité de «préserver l'unité, l'intégrité territoriale, la souveraineté et la cohésion sociale de la Libye» tout en exprimant leur «rejet de toute interférence étrangère dans les affaires de la Libye et de toute option militaire». Un communiqué conjoint a sanctionné la réunion du Caire réitérant derechef une convergence de vue entre les trois pays pour le soutien des efforts de règlement de la crise libyenne. Le texte consacre la préservation de l'unité et de la stabilité de la Libye et de son intégrité territoriale, l'attachement au dialogue et à l'accord politique libyen comme seule solution à la crise, rejetant toute forme d'ingérence étrangère ou de recours à l'option militaire. Les ministres ont également exprimé leur satisfaction quant à son plan politique de Ghessan Salamé, exhortant les parties libyennes «à faire preuve de davantage de flexibilité lors des négociations en cours en Tunisie et à œuvrer à atteindre le consensus escompté». Le communiqué joue sur la fibre patriotique, soulignant l'importance «de faire prévaloir les intérêts nationaux de la Libye au-dessus de toute considération». Ils appelleront à «mettre un terme à la violence» et à éviter les discours provocateurs. Les ministres évoqueront la nécessité «de réaliser un progrès dans le processus de règlement» de la crise en perspective des élections législatives et présidentielles «et la fin de l'étape transitoire en vue d'éviter un vide politique et sécuritaire qui ne sert que les organisations terroristes et les parties qui tentent d'entraver le processus politique pour servir leurs intérêts restreintes». Ils ont en outre convenu de poursuivre leurs concertations et de tenir leur prochaine réunion en Tunisie à une date qui sera fixée en commun accord.