Le Dr. Hamou Hafed, Directeur général de la pharmacie et des équipements au ministère de la Santé, est catégorique: 'il n'y a pas de pénurie de médicaments contre le cancer ' au niveau des hôpitaux. Il a affirmé hier dimanche à la radio nationale que la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) approvisionne régulièrement les hôpitaux en médicaments pour le traitement anti-cancer. Les déclarations de M. Hafed interviennent alors que l'indisponibilité de médicaments anticancéreux, selon les laboratoires et les officines, ainsi que les organisations et associations de malades, est devenue inquiétante ces dernières semaines. Le ministère de la Santé a même rendu public un communiqué la semaine dernière pour expliquer les raisons du manque ou l'indisponibilité de certains médicaments anticancéreux. Pour le DG de la pharmacie et des équipements au ministère de la Santé, 'la pénurie de médicaments est un problème récurrent en termes de réclamations'', pointant ainsi du doigt les associations et organisations opérant dans la filière du médicament. Il explique ainsi que par rapport à la pénurie d'anticancéreux, que 'dans son dernier communiqué, le ministère a tenu à rassurer sur la disponibilité des médicaments anticancéreux'', ajoutant que 'c'est un problème, qui est pris en charge depuis tout le temps par le ministère de la Santé''. Le Dr. Hafed souligne en outre que pour les médicaments anti-cancer 'c'est une problématique prise en charge par le ministère'', et 'c'est pris en charge de manière régulière''. Si pour la disponibilité du médicament fabriqué localement 'il n'y a pas de problème'', 'pour ceux importés, cela nous expose à des tensions exogènes'', explique-t-il, relevant que «ce sont des signalements de laboratoires internationaux.'' Pour autant, le Dr. Hafed ne répond pas explicitement sur la pénurie de médicaments, soulignant seulement que pour la disponibilité des médicaments importés il y a 'des causes exogènes, et que le ministère est en relation avec ces laboratoires internationaux pour que le médicaments soit disponible aussitôt''. Par ailleurs, il a souligné que la disponibilité des médicaments dans les hôpitaux est du ressort de la PCH, et 'en fonction des besoins des hôpitaux, la PCH effectue ses approvisionnements''. Selon lui, les hôpitaux «ne souffrent d'aucun manquement» de médicaments. Interrogé pourtant sur le renvoi de malades du fait de l'indisponibilité d'anticancéreux, le Dr. Hafed a affirmé que 'le médicament au niveau de l'hôpital existe, et on tente de répondre à la demande''. 'J'affirme, a-t-il dit, que tous les médicaments pour les malades du cancer existent'' au niveau des hôpitaux, ajoutant même qu'il n'ya pas de 'rationnement pour les médicaments contre le cancer'' dans les hôpitaux. Estimant que la refonte de la PCH ne se pose pas, le Dr. Hafed a indiqué qu'elle a dépensé aux cours de ces trois dernières années 75 milliards de DA en 2015, 81 mds de DA en 2016, 88 mds de DA en 2017 et compte dépenser 94 mds de DA en médicaments pour 2018. 'La disponibilité du médicament en terme de volume ne se pose pas'', a-t-il ajouté, précisant que 'la tension fait que chaque pays gère ce problème''. Pour le programme d'importation de médicaments pour l'année 2018, il a assuré que les demandes du ministère ont été envoyées aux laboratoires dès le mois d'août, et que ces laboratoires n'ont répondu qu'à partir du mois d'octobre, avant d'assurer que le programme d'importation de médicaments pour 2018 sera établi sur la base d'une large concertation entre les laboratoires et le ministère de la Santé. Il a également annoncé que le ministère va créer le 10 janvier prochain lors d'une rencontre avec les spécialistes de la filière, une cellule de veille pour gérer et lever les obstacles sur la disponibilité du médicament, dont la facture annuelle tourne autour de 1,7 à 1,8 milliard de dollars. La part de la production locale représente 50%, selon le Dr. Hafed, qui a souligné qu'il y a actuellement 84 unités de fabrication de médicaments. 'L'industrie pharmaceutique a atteint une croissance de plus de 75% ces trois dernières années'', ajoute t-il, avant d'affirmer que 'nous produisons des médicaments de valeur, qui entrent dans le profil épidémiologique du pays'', et 'cela participe à la maîtrise des besoins du marché par la production locale''.