« Le snobisme consiste à pouvoir se placer toujours dans les endroits où les autres n'ont pas accès ». (Salvador Dali ). Il pleut des cordes en ce mercredi 8 janvier 2018. Parti aux aurores, ce vieux couple résidant à 70 kms à l'ouest de la capitale avait rendez- vous au service prestataire cité en titre pour y déposer un dossier afin obtenir un visa d'entrée en France. Il a fallu au vieux conducteur, une éternité pour parcourir le tronçon les Grands vents-Ben-Aknoun pour enfin parvenir à proximité du siège de la structure consulaire dont le rendez-vous était fixé pour 9h. La phobie de rater le rendez-vous venait juste de s'estomper qu'une nouvelle série d'angoisses se saisit du couple. S'immobilisant devant le mauvais accès, l'épouse débarquée, malade de surcroit dut aborder la cote raide à pied parceque le policier en faction ce jour là, intimait l'ordre sans ménagement, au vieux conducteur de quitter les lieux. Trouver un lieu de garage en ces lieux hyper encombrés par le flux circulant relève du défi pour ne pas dire de l'impossible car l'aire de stationnement en amont était pleine à craquer. Après avoir remonté la cote sous le charivari de klaxons impatients, le vieux monsieur se résigna à marauder entre les points giratoires d'El Achour et de Ben-Aknoun. A quelques centaines de mètres, sa conjointe l'appelle pour lui demander de revenir pour récupérer son téléphone mobile car l'appareillage est interdit d'accès. Cet écueil aurait pu être évité s'il avait été mentionné sur la convocation. Arrivé à hauteur de l'accès principal, le vieux conducteur en grignotant sur le trottoir pour ne pas gêner la circulation automobile, s'immobilise un cours instant en cherchant du regard son épouse pour pouvoir se signaler et récupérer ainsi l'objet proscrit. Mal lui en pris, car notre agent de l'ordre public veille au grain et tout de go dit au « contrevenant » : « J'ai l'impression que n'avez point honte vous ! ». Interloqué et vexé par tant d'irrévérence, le vieux, tenta une explication le policier, cramoisi partit d'un : « Papiers du véhicule ! ». Le vieux monsieur balbutia : « Bon çà va, je quitte les lieux ». La bouche amère, il se demandait qu'aurait-il fait s'il avait quelques décennies de moins. La violence verbale, contrairement à ce qu'on croit, laisse plus de stigmates sur l'individu malmené que les voies de faits elles mêmes. Le ressentiment dans pareils cas ne peut générer que de la rancœur, voire même de la haine. A la troisième rotation, le « maraudeur » sollicita le gardien d'une résidence immobilière qui eut l'obligeance de le laisser garer son véhicule, le temps de s'enquérir de la situation de son épouse. Arrivé en claudiquant au siège de TLS, il découvre une foule stationnée dans un espace ouvert aux quatre vents en attente de l'heure du rendez vous fixé. Des pancartes portant les différents horaires indiquent la rampe à prendre. Il aura fallu, à la vieille dame près d'une heure pour vérification et dépôt de son dossier. Au sortir de l'enclave diplomatique, le vieux s'inquiéta du devenir du téléphone mobile, son conjoint l'informa qu'il est en dépôt dans un kiosque en amont sur l'autre trottoir contre un numéraire de 100 DA. L'homme algérien a un génie propre pour trouver des réponses à l'adversité qu'il vit au quotidien. Une manne inespérée et surtout défiscalisée générée par des flux incessants de demandeurs de visas. Et pour ne privilégier aucune hypothèse malveillante, disons que le tenancier fait œuvre utile en délivrant ce service. Après la récupération de l'appareil téléphonique, le vieux couple se dirigea vers le policier qui se trouvait, à présent, devant l'entrée du parc zoologique pour lui signifier sa désapprobation vis-à-vis du comportement affiché à l'endroit du vieux monsieur. Il nia en bloc, le propos qu'il a tenu et rappelle à ses interlocuteurs qu'il ne faisait que son travail. Le vieux mari, lui rappela que son attitude intransigeante aurait pu être préjudiciable à la santé, déjà, précaire de son épouse. Point démonté, il répliqua par cette phrase assassine : « Et bien, il y aura toujours l'hôpital ! ». La sage sentence ne dit-elle pas ? : « Si tu n'as point honte, fait ce qui te plait ? ». Les plus hautes hiérarchies des corps de sécurité dont la DGSN, font des efforts louables en direction de leurs éléments pour la promotion de la communication en direction du contribuable ; pour ce faire elles ont, même, initié tout un service chargé du respect des droits humains sauf que les résultats escomptés doivent être ressentis par le citoyen au niveau du dernier maillon de la chaine qui ne peut être que l'agent de l'ordre public. Quant aux services consulaires et dont les prestations intramuros n'appellent aucune remarque, ils se doivent moralement de veiller à l'accessibilité de leur site. Engorgé par la circulation automobile et n'offrant aucune possibilité d'arrêt ou de stationnement, la rue qui y mène est fortement décline se qui n'arrange en rien l'accès des grands malades, handicapés et autres personnes âgées. Après un voyage le plus souvent éprouvant, certains postulants de l'intérieur du pays peinent à trouver une aire de stationnement et quand ils sont éconduits par les agents de la circulation, n'ayant aucune notion sur l'élément spatial, ils auront toutes les chances de se perdre et de rater l'heure du rendez- vous tant attendu.