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AU FIL DES JOURS - COMMUNICATION POLITIQUE : NOUVELLES DU FRONT (Suite et fin)
Belkacem Ahcene Djaballah
Publié dans
Le Quotidien d'Oran
le 06 - 02 - 2018
Dimanche 21 janvier 2018 :
L'affaire «Marocleaks», connaissez-vous ? Il s'agit seulement du cas (dénoncé le 1er décembre 2014 et donc poursuivi pour diffamation - par le site d'informations en ligne français «Arrêt sur images» ; site qui avait repris et analysé des informations diffusées par un «corbeau marocain» ) de journalistes français très, très proches du pouvoir marocain : José Garçon (de «Libération», que les Algériens surtout certains de nos décideurs très ouverts sur la com' - connaissent très bien, tout particulièrement pour ses positions anti-régime durant la décennie noire), Mireille Duteil (ancienne du «Point»... et collaboratrice de «l'Observateur du Maroc», que les Algériens des années 80 connaissant très bien et,elle aussi, toujours bien accueillie... d'autant qu'elle est ou était l'épouse d'un haut fonctionnaire français ), Dominique Lagarde («L'Express») et Vincent Hervouet («Lci»)... Ils auraient été «achetés» pour produire des articles favorables au Maroc, soutenant la colonisation du Sahara Occidental.
Il est certain que le lobbyisme déployé, depuis toujours, par le Maroc est «infatigable et tentateur»... et payant, en tout cas auprès de bien des journaux et de journalistes (et d'hommes politiques) français, entre autres.
Lundi 22 janvier 2018 :
Selon Oxfam', les inégalités se sont creusées en 2017. Son nouveau rapport intitulé : «Récompenser le travail, pas la richesse», publié à la veille de l'ouverture du World Economic Forum' à Davos (Suisse) indique que 82% de la richesse, créée en 2017, dans le monde, a terminé entre les mains du 1% le plus riche de la population de la planète. A l'inverse, 50% de la population mondiale n'a pas touché le moindre bénéfice de la croissance mondiale.
«Le boom des milliardaires n'est pas le signe d'une économie prospère, mais un symptôme de l'échec du système économique», a affirmé la directrice de l'ONG Winnie Byanyima. «On exploite les personnes qui fabriquent nos vêtements, qui assemblent nos téléphones portables et cultivent les aliments que nous mangeons, afin de garantir un approvisionnement constant en produits pas chers, mais aussi pour grossir les profits des entreprises et leurs riches investisseurs», s'est-elle insurgée.
Depuis 2010, la richesse de cette «élite économique» a augmenté en moyenne de 13% par année, a précisé Oxfam', avec un pic atteint entre mars 2016 et mars 2017, période où «s'est produit la plus grande augmentation de l'histoire en nombre de personnes dont la fortune dépasse le milliard de dollars, au rythme de neuf nouveaux milliardaires par an». Selon cette étude, les femmes payent le prix fort de ces inégalités. «Dans le monde entier, les femmes gagnent moins que les hommes et elles sont sur-représentées dans les emplois les moins bien payés et les plus précaires. De la même manière, sur dix nouveaux milliardaires, neuf sont des hommes», a-t-elle ajouté.
L'ONG lance un appel aux dirigeants, pour que «l'Economie fonctionne pour tous et pas uniquement pour une riche minorité». Elle préconise la limitation des dividendes pour les actionnaires et les dirigeants d'entreprises, la fin de «la brèche salariale», entre hommes et femmes, ainsi que la lutte contre l'évasion fiscale. Sera-t-elle entendue ?
Mardi 23 janvier 2018 :
Avant la fin de l'année, le gouvernement français proposera une loi visant à pénaliser la diffusion de «fake news», particulièrement, en période électorale. Depuis quelques années, l'incidence croissante de ces «faits alternatifs» sur la vie politique, sur la perception des événements internationaux et sur les relations entre Etats amènent ces derniers à développer des stratégies de lutte contre ce phénomène de «post-vérité». Une riposte délicate. Les médias traditionnels n'ont plus le monopole de la diffusion de la parole officielle et les Etats doivent s'en accommoder. C'est, peut-être, ce qu'a compris, assez vite, Tump, un «homme de chantiers». On accuse et juste après, on s'excuse !... Pas de dossiers . Seulement des mots vite effacés par d'autres qui suivent en si grand nombre qu'on si perd et qu'on oublie. On se retrouve, donc, dans une atmosphère internationale assez brumeuse et «merdique».
L'émergence des «fake news», déjà dans les années 2000, a redessiné le spectre de la communication. Raphaël Enthoven, un chercheur, décrit bien les mécanismes sous-tendant cette nouvelle guerre de communication. L'idéologie, présente de façon immémoriale dans la genèse des conflits, et de facto dans les relations inter-étatiques, agit comme un discours se rendant hermétique, à toutes réfutations. De son côté, la propagation de «fake news» obéit à une logique toute différente. Il s'agit d'un «délire délibéré» spéculant sur les moyens de communication pour devenir réalité à force d'être repris. Cette «nouvelle en apesanteur» n'a pas de socle mais vit, elle-même, sur «l'illusion qu'elle est vraie».
Il semble que les «fake news» aient commencé à concurrencer l'idéologie lorsque le Secrétaire d'Etat américain Colin Powel a brandi, en 2003, une fiole d'anthrax à la tribune des Nations unies. Trente secondes pour justifier l'invasion de l'Irak et l'opinion a suivi.
Désormais, la guerre des faits alternatifs rythme les conflits. Plein de sujets mêlant, inextricablement, le vrai au faux, rendant délicate l'interprétation des alliances sous-tendant ces conflits. Plus qu'une «propagande 2.0», le modèle modifie sensiblement, le champ d'application de la guerre de communication. Au temps de la guerre du
Vietnam
, «rien ne servait de gagner une bataille si personne ne le savait» (Maréchal de Lattre de Tassigny). Aujourd'hui, il suffit que les gens «sachent» pour que la bataille soit gagnée peu importe la réalité du terrain, ni même qu'il y ait un terrain. Au 20ème siècle, il était possible de lutter contre une idéologie en élevant contre elle une idéologie contraire. La guerre de communication actuelle ne se résume pas à la diffusion de «fake news» contraires. La riposte est plus délicate à mettre en œuvre et bien souvent peu efficiente.
Désormais, les «fake news» brouillent les cartes, instillent le doute dans les alliances, et peuvent même renverser les accords. Il fallait 20 ans pour installer une idéologie, à coups de révolutions, de purges et de culte de la personnalité. Il suffit maintenant de deux clics pour diffuser une «fake news». Les Etats peinent à trouver des réponses contre cette nouvelle forme de guerre asymétrique. Les tentatives de juguler ces diffusions se heurtent, bien souvent, aux limites des modèles occidentaux (Premier amendement de la Constitution américaine, la liberté de la presse en Europe ).
Cette nouvelle diplomatie laisse entrevoir de nouveaux angles morts, dans la façon dont les chancelleries gèrent les conflits. Le président américain Trump fait, ainsi, bien plus usage de ses tweets que de ses portes-avions. Il a, sans doute, cerné là où se trouvait le vrai champ de bataille. Il a fallu cinquante ans, aux grandes puissances, pour développer une vraie culture du combat asymétrique, de la contre-insurrection. Aujourd'hui, on voit que la nouvelle dynamique a été vite saisie par certains. La publication par le président Trump en juin 2017 de 71 «fake news», à l'occasion de son anniversaire participe, sans doute, à cette prise de conscience.
L'essence même de ces «fake news» rend leur réfutation délicate. Les démentis officiels ne font que leur donner un peu plus corps. La seule arme efficace contre le fait alternatif semble la post-vérité. Alors f»ake news» contre «fake news», «la nouvelle théorie de la communication diplomatique semble devoir se lire via le modèle de l'économie de l'attention». Le genre des «fake news» permet de détourner l'attention sur un non-sujet, occultant une certaine part de la réalité. D'autant que le faux est beaucoup plus propice au débat. Dans tout ça, où va se retrouver la vérité, celle qui rend libre ?
Mercredi 24 janvier 2018 :
La firme Henley & Partners a, récemment, publié un document établissant un classement des passeports permettant à leurs détenteurs d'entrer dans le plus de pays à travers le monde, sans avoir besoin d'un visa préalable.
En tête de ce classement on retrouve le passeport allemand qui exempte de visa préalable son détenteur, dans 177 pays. Il est suivi des passeports singapouriens et suisses qui se classent à égalité et qui offrent un accès, sans visa, à 176 pays.
En Afrique, le passeport le plus puissant est celui des
Seychelles
qui se classe 27ème au plan mondial et donne accès à 141 pays. Il est suivi par le passeport mauricien et sud-africain qui donnent respectivement accès à 134 et 100 pays.
Parmi les nations africaines intégrées dans ce classement, la Somalie est celle dont le passeport est le moins puissant. En effet, son détenteur ne peut entrer, librement, que dans 32 pays. Algérie : 47ème mondiale et 39ème en Afrique
Jeudi 25 janvier 2018 :
Graves accusations portées par Abderahmane Achaibou, président du Conseil d'administration du groupe automobile Achaibou (qui a commercialisé, entre autres, Kia, Ford camions, Suzuki, Daewao, Isuzu bus et camions) à l'encontre de l'ancien ministre de l'Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchouareb. Dans une lettre au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, publié dans plusieurs quotidiens, sous forme d'encarts publicitaires (ce qui est nouveau pour une grosse entreprise économique... .certainement en désepoir de cause ; les approches habituelles faites surtout de lobbying ne payant plus comme par le passé ) celui-ci affirme que l'ancien ministre «a organisé la faillite du groupe Achaibou en le dépouillant de ses marques pour les donner à ses parents ou amis».
L'homme d'affaires rappelle, à ce titre, que Kia Motors Algérie', filiale de son groupe, est le partenaire «historique» du Sud-coréen Kia' puisque les relations entre les deux parties datent de l'année 2000. Le renouvellement de l'agrément pour l'exercice de l'activité de concessionnaire automobile de véhicules neufs a été refusé au groupe. Ce qui a obligé, indique Achaibou, le partenaire coréen à choisir un autre investisseur en Algérie qui a pu «importer un quota de 460 véhicules en décembre 2016, alors que les contingents à l'importation de véhicules n'étaient ouverts que du 14 janvier au 3 février 2016». Il faut rappeler que c'est Gloviz Kia Al Djazair', de Global Group', qui a été autorisé à mettre sur pied une usine d'assemblage de véhicules Kia à
Batna
. Celle-ci est déjà en activité même si, récemment, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, ne l'avait pas incluse dans sa liste des dix usines (légers et lourds) qui ont reçu l'aval du gouvernement pour se lancer (certains le sont déjà) dans le montage des véhicules. Une liste suspendue par la suite... Trop de contestations, parfois même, venant des Etats... ce qui a, peut-être entraîné la suspension de la décision gouvernementale.
En dernier lieu, Achaibou, qui indique que sur les 1.700 employés que comptait le groupe en 2014, 1230 ont été licenciés, à cause de cette situation, demande au Chef de l'Etat d'agir pour «lever les pratiques discriminatoires prises sans aucun justificatif, à l'égard du groupe». Cela ne saurait tarder , si ce n'est déjà fait ! Pour l'instant, c'est le temps pour nos décideurs (une fois de plus) de répertorier au niveau des champs économique et commercial nationaux - les dégâts causés par les uns et par les autres et de réfléchir pour trouver la solution miracle... pour au moins... jusqu'aux présidentielles.
Vendredi 26 janvier 2018 :
Le FCE va, dit-on, se syndicaliser. Il n'intégrera pas la centrale UGTA mais il sera... autonome. Mais pourquoi donc ce tournant organisationel ? Pour faire à des frondes internes qui ne supportent pas ou plus les trop grands et très voyants rapprochements avec les centres de pouvoir... aux stratégies économiques trop changeantes pour être des appuis sûrs et pérennes. Pour devenir avec ses employeurs (déjà 1.500 patrons... et une organisation de jeunes, Jil FCE), comme l'UGTA avec ses travailleurs, une force de négociation et d'action dont, par les temps qui courent encore, on tiendra compte. Pour ratisser large et aller au-delà du gros employeur mais rassembler tous les «patrons», petits, moyens et grands. Pour s'impliquer, encore bien plus, dans la préparation du mandat présidentiel prochain. Ce qui est certain, c'est que l'importance de la prochaine étape du développement économique du pays a été perçue 5/5 et il s'agit, pour beaucoup, de ne pas «rater» le tournant qui s'annonce assez difficile. Encore faut-il savoir conduire et, surtout, s'être bien conduit.
Dimanche 28 janvier 2018 :
Phrase du jour : «Sur la scène politique nationale, il y a trois familles politiques, à savoir : le camp nationaliste, le camp islamiste et le camp démocrate. Nous appartenons au camp nationaliste» (Amar Ghoul, président du parti Taj. Déclaration © Réunion des élus nationaux et locaux, Sidi Fredj /
Alger»
). Il n'est jamais trop tard pour se re-faire ! Et, puis, ce camp est-il démocrate... et où se trouve la République que tous les politiciens semblent avoir oubliée ?
Lundi 29 Janvier 2018 :
Le président américain Donald Trump a écrit aux dirigeants du continent africain pour les assurer que les Etats-Unis «respectent profondément» les Africains, deux semaines après des déclarations qui ont provoqué un véritable tsunami' d'indignation en Afrique... et dans le monde.
Dans cette lettre adressée aux chefs d'Etat rassemblés pour le 30ème Sommet de l'Union africaine, dans la capitale éthiopienne Addis Abeba, D. Trump indique, par ailleurs, que le secrétaire d'Etat Rex Tillerson se rendrait sur le continent en mars, pour la première fois, depuis qu'il est chef de la diplomatie américaine.Vendredi, Donald Trump a rencontré Paul Kagamé, le président du
Rwanda
et de l'Union africaine, au Forum économique mondial de Davos, et l'a présenté comme étant un «ami». Au cours de l'entretien, Donald Trump a félicité Paul Kagamé pour sa désignation à la tête de l'Union africaine (UA). Il a, également, demandé à son homologue rwandais de transmettre ses salutations chaleureuses aux chefs d'Etat africains, réunis à Addis Abeba en Ethiopie. Paul Kagame a, lui, jugé que l'entretien avait été «bon», ajoutant que les deux hommes avaient parlé d'économie et d'échanges commerciaux...
Espérons que ce ne seront pas des cargaisons de Pq.
Mardi 30 janvier 2018 :
A l'approche des élections présidentielles, les «fake news» font ravage au niveau des réseaux sociaux comme au niveau de certains titres de la presse écrite. Ainsi, on a eu l'annonce du décès du SG de l'UGTA... ce qui été vite démenti par sa présence lors de la cérémonie du souvenir consacrée à Abdelhak Benhamouda. Cela lui a, cependant, permis de savoir, à l'avance, ce que les «autres» penseraient de lui au cas où... d'autres écrits se sont fait l'écho, dernièrement, d'une «opération de changement qui vient d'être bloquée ou suspendue à la dernière minute» à la tête des grandes structures de l'ANP.
Des «allégations sans le moindre fondement», selon une source bien informée reprise par le site algerie1.com. Elle exclut la possibilité d'existence de la moindre divergence entre Ahmed Gaïd Salah et le président de la République Abdelaziz Bouteflika et «il n'y a ni dissension ni flou». Donc, pourquoi toutes ces «fake news !» et qui en sont les auteurs ?
Mercredi 31 janvier 2018 :
Après une longue absence, l'ex-première dame Anissa Boumediène, généralement effacée de la vie politique et médiatique nationale et internationale, est apparue le 21 janvier au siège du CNRI, à Auvers-sur-Oise, à
Paris
à l'occasion des vœux de la «Résistance iranienne» contre le gouvernement de Téhéran. La manifestation a été organisée par le CNRI, qui est né du mouvement des Moudjahidines du peuple et dirigé par Maryam Radjavi, depuis 1989.
Invitée à intervenir, elle a, ouvertement, manifesté son soutien à la présidente Maryam Radjavi en déclarant : «...Je pense, si je pouvais émettre un vœu et que le Grand Architecte de l'univers m'entende, de dire, eh bien oui, nous souhaitons la fin de ce régime, en
Iran
et pour suprême gageure et suprême vengeance, nous aimerions que ce soit une femme qui le remplace et que ce soit, en particulier, Miryam Radjavi».
Une intervention que l'on dit mal perçue par le gouvernement iranien qui a manifesté son mécontentement à travers son attaché culturel à
Alger
, selon le quotidien Echourouk'.
Pourquoi donc cette sortie, en dehors du soutien (plus affectif que politique) au CNRI... et pourquoi souhaiter qu'une femme accède à la présidence : un message subliminal adressé au pays natal ?
Jeudi 1er février 2018 :
En retard d'une minute lors d'une session à la Chambre des Lords, l'actuel ministre du Développement international Lord Michael Bates s'est dit «honteux» de son «impolitesse» et a présenté, sur le champ, sa démission. Il a insisté sur les valeurs de courtoisie qu'il n'a pas respectées, en étant absent lors d'une question de la baronne Lister.
La Première ministre Theresa May a, finalement refusé, cette démission. Angela Smith, leader de l'opposition à la Chambre des lords, a rapidement essayé de calmer les débats, avec l'approbation générale : «Une excuse de la part de Lord Bates est tout à fait suffisante.» «C'était un léger manque de courtoisie dont chacun d'entre nous peut être occasionnellement coupable», a-t-elle conclu. Un bel exemple d'engagemnt au service de l'intérêt public qui ne se suffit pas de discours creux. Dire que chez nous, il a fallu que la presse surtout la télévision par ses images diffusées et «sans commentaires» - dénonce, depuis bien longtemps déjà, l'absentéisme des députés (APN) et des conseillers (CN) pour que le problème soit enfin abordé. Mais, c'est là, aussi, toute une lutte. Au Conseil de la nation, on va, peut-être, appliquer des sanctions financières et à l'APN, la «lutte continue»... «au nom du peuple».
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