L'affaire du parc de loisirs de la ville de Sidi Bel Abbès continue d'alimenter les débats sur la place publique. En effet, des élus, des associations, des avocats et des citoyens de diverses couches sociales se sont regroupés samedi sur la place du 1er Novembre (ex-place Carnot) pour un sit-in de protestation pour la restitution de ce qu'on appelle communément «le manège». C'est l'indignation généralisée sur ce qu'on a qualifié de «scandale» qui n'a pas encore livré tous ses secrets. Ce qu'on sait sur cette affaire, c'est que le manège d'une superficie de presque 9 hectares qui était en concession d'une vingtaine d'années à un particulier a été vendu par le maire sortant en date du 5 novembre dernier. Le bénéficiaire de la concession, qui date depuis l'année 2004, est devenu propriétaire de cet espace. La réaction des citoyens qui se sont regroupés ne s'est pas fait attendre pour dénoncer une vente d'un patrimoine public communal qui devrait « impliquer beaucoup de responsables », a-t-on commenté. On estime que le maire sortant n'était pas en mesure d'agir seul dans cette transaction qui a fait couler beaucoup d'encre et de salive. Il existe certainement dans ce dossier bien des zones d'ombres et des dépassements selon plusieurs intervenants. L'actuel maire, Tewfik Adda Boudjellal, qui était présent sur les lieux de la protesta, a déclaré que l'affaire est devant la justice. Il ajoute qu'une plainte dans le pénal a été déposée contre le maire sortant et tous les intervenants dans la transaction de la vente. Le verdict du tribunal administratif suite à la requête déposée par l'actuelle assemblée a été reporté à 3 reprises, a-t-on relevé. Parmi les revendications des manifestants, on demande au P/APW et au P/APC de se saisir du dossier dans une plénière extraordinaire afin d'informer l'opinion publique sur certains détails qui ne sont pas encore clairs. Comment un P/APC qui était à moins d'une vingtaine de jours de l'expiration de son mandat a-t-il pu signer des documents d'une extrême importance compromettant ainsi un patrimoine communal d'une valeur inestimable. On apprend que l'ordre des avocats de la région de Sidi Bel Abbès a décidé de se concerter sur une procédure juridique pour se saisir du dossier afin de bien étudier « les failles » et éventuellement se constituer partie civile par le biais d'associations pour intégrer de plain-pied et de manière officielle « la bataille juridique ». Cet engagement du barreau de Sidi Bel Abbès a rassuré la population sur un grand espoir de restituer le manège et l'intégrer une nouvelle fois dans le sommier de consistance de la mairie. C'est finalement toute une population avec ses associations, ses élus, ses avocats qui se trouve mobilisée autour de cette affaire qui à priori ne s'achèvera qu'avec «l'annulation de l'acte de vente et l'acte de concession». A noter que pour cette fois, le sit-in a mobilisé plus de 300 personnes et le mot d'ordre a été de maintenir dans les prochains jours la contestation citoyenne avec d'autres regroupements devant la mairie et le siège de la wilaya.