Des pays arabes qui ne condamnent que du bout des lèvres l'assassinat de sang-froid de dizaines de Palestiniens ou qu'ils se préoccupent tardivement d'une décision de nature à provoquer de nouvelles tensions au Moyen-Orient, d'autres qui se réveillent soudain devant la tragédie au quotidien d'un peuple spolié de ses terres et condamné à errer sous les balles de son oppresseur, ou des organisations internationales qui n'ont aucun pouvoir pour arrêter et condamner les auteurs de multiples crimes contre l'humanité. C'est ce scénario terrible, inhumain, démentiel qui est imposé à la face du monde par deux puissances nucléaires qui ont décidé de s'allier dans la terreur pour imposer au monde libre, au peuple palestinien, leur propre logique de la force, leur propre idée du monde. Plus que jamais, Israël montre qu'il est un Etat terroriste, qu'il n'hésite pas à massacrer les manifestants palestiniens, aujourd'hui que les Etats-Unis, son protecteur depuis toujours, ont tourné le dos à toute retenue dans le soutien à une politique génocidaire au Moyen-Orient de leur protégé, l'entité sioniste. Certes, le monde moderne, civilisé, épris d'humanisme et de compassion a réagi, un peu tard pour la vie de milliers de Palestiniens, mais cette réaction ne peut absoudre les nations et les Etats, européens ou autres, y compris et surtout les Etats arabes, d'une quelconque volonté à postériori de condamner, sinon de faire cesser les agressions meurtrières d'une entité sioniste qui, dans sa folie meurtrière et sous le fallacieux prétexte de protéger ses « colonies », là où il y a eu vol caractérisé de terres de Palestiniens, s'arroge tous les droits, y compris de tuer. La tentation est forte d'applaudir cette soudaine compassion internationale pour un peuple spolié de tout, y compris de ce qu'il a de plus cher, sa terre, mais il ne faut pas dans le même temps verser des « larmes de crocodile » et fermer les yeux sur les crimes contre l'humanité commis par Israël sous le fallacieux prétexte de lutter contre le terrorisme. D'autant que les Etats-Unis, qui jouent sur plusieurs tableaux, ont réussi avec Trump à annihiler deux adversaires potentiels de l'hégémonisme sioniste au Proche-Orient : plonger la Syrie dans une effroyable guerre civile et isoler sur le plan international l'Iran. Trump, en sortant de l'accord sur le nucléaire et en déplaçant l'ambassade US à Al Qods occupée, a joué coup double et est manifestement en train de changer dangereusement la donne dans la région. Il a d'une part renforcé l'hégémonisme d'Israël en mettant sous le boisseau, sinon en domestiquant les monarchies du Golfe, qui ne sont plus un « souci » pour tout le monde dans la région, et en éliminant de l'échiquier politique régional l'Iran. D'abord en l'accusant de vouloir développer l'arme nucléaire, ensuite en limitant son expansion en lui réimposant les sanctions économiques. Certes, la France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne tiennent tête aux Etats-Unis en refusant de le suivre en fuyant ses responsabilités historiques par rapport à l'accord sur le nucléaire iranien. Par contre, quand il s'agit de condamner la politique aventuriste, irresponsable, dangereuse et franchement belliqueuse de tous les gouvernements israéliens qui se sont succédé depuis la « Nakba », le ton est bien inaudible dans toutes les capitales européennes. Exiger des comptes et traduire les génocidaires israéliens devant le TPI est une chose impensable, inimaginable, tant que les Européens, notamment Français et Allemands, ne s'affranchiront pas d'un passé honteux et d'un besoin permanent de chercher le pardon des juifs, quitte à tolérer des massacres pires que ceux des nazis.