L'expiration des contrats de gaz du groupe Sonatrach interviendra à partir de 2019. «Les contrats ne seront jamais plus renouvelés à l'identique ( ), ils ne dépasseront pas plus de 5 années» C'est le conseiller du président-directeur général de Sonatrach qui en a fait l'annonce jeudi dernier à partir de Skikda. Pour rappel, l'Union européenne a toujours voulu forcer la main à l'Algérie pour se départir des contrats à longs termes. Ahmed Mazighi a d'ailleurs justifié la révision à partir de 2019 des «termes» des contrats de gaz de Sonatrach par «essentiellement les pressions des nouveaux projets au nord de l'Europe et les pressions réglementaires imposées par l'Union européenne qui refuse l'indexation du gaz sur le pétrole» C'est donc de fait que «les contrats ne seront jamais plus renouvelés à l'identique» La Sonatrach négociera «désormais» des contrats de gaz dont la durée ne dépassera pas 5 années de vie. Abdelmoumène Ould Kaddour le confirme. A une question sur la fin des contrats à longs termes en réponse aux attentes, voire exigences de l'Union européenne, le PDG de Sonatrach précise qu'«on s'adapte à la conjoncture actuelle qui est commercialement viable. Avant le prix du gaz était indexé sur le prix du pétrole, aujourd'hui c'est difficile». Il affirme à cet effet que «nous sommes en train de renégocier les contrats de gaz ; il y aura des contrats spots, des contrats de 5 ans » Le PDG de Sonatrach était jeudi dernier à Skikda dans le cadre de ses tournées de présentation de la stratégie SH 2030 «à tous les personnels du groupe». Il avait visité le complexe de liquéfaction GL1K, la raffinerie de Skikda. «J'espère que vous sentez qu'il y a des changements, peut-être pas en profondeur mais il y a une nouvelle dynamique. Il y a un an, j'avais annoncé qu'on allait avoir une nouvelle stratégie ; aujourd'hui on est passé à la phase réalisation, elle ne peut se faire sans vous les travailleurs de Sonatrach. Je voudrais que vous en fassiez un acte personnel, autrement ça ne marchera pas», a-t-il dit aux travailleurs venus nombreux à la conférence de présentation de la stratégie SH 2030 à l'amphithéâtre de la base vie de la DRIK, la direction de gestion de la zone industrielle de Skikda. Pour cette fois, Ould Kaddour mettra en avant la réorganisation, la formation et la restructuration des ressources humaines du groupe pétro-gazier. «Je veux que cette année, on s'occupe des ressources humaines ; je veux définitivement révolutionner le fonctionnement des ressources humaines», a-t-il affirmé. «J'en ai marre de voir la hogra, de recevoir des e-mails de gens maltraités, des travailleurs qui se plaignent. L'année qui vient sera celle de la réforme absolue des ressources humaines, je vais mettre le paquet pour cela», dit-il. Il annonce que dans un mois Sonatrach aura un nouvel organigramme. «Sans négliger les autres activités, tous les mois on reviendra vers vous pour échanger entre nous, créer une synergie entre responsables et travailleurs de Sonatrach ; on est né pour mourir, il faut qu'on laisse quelque chose à notre pays, à nos enfants», estime-t-il. Il pense qu'«avec la confiance, on peut aller loin, je compte sur vous pour aller loin». Il insistera sur sa décision de se «concentrer sur le personnel, l'injustice, la méthodologie de recrutement, de carrières. Je reçois tellement de e-mails de gens frustrés, malmenés, qui ont des problèmes dans les entreprises, des susceptibilités ( ), la hogra ce n'est pas bon, ça me dérange ( )» Il demande alors aux personnels du groupe de l'aider à faire de Sonatrach «l'une des meilleures compagnies dans le monde, je compte beaucoup sur vous» A Skikda, le PDG de Sonatrach placera la réforme des ressources humaines de Sonatrach au centre de sa visite. Après un Iftar à la DRIK, juste avant de s'envoler vers Alger, il en parlera encore à la presse. A 23h passées, il a animé un point de presse au salon de l'aéroport de Annaba «sur la réforme des ressources humaines». Il dit qu'«il y a eu une déperdition énorme entre 2011 et 2018, près de 7.000 départs, il est clair que notre réussite c'est notre personnel». Cette année, dit-il encore, «sera consacrée au développement de notre personnel, il y a les carrières à gérer, il y a des disproportions entre les gens, il faut que ça cesse, il faut la transparence totale ; les règles du jeu, il faut que tout le monde sache comment ça se passe, sinon, ça ne marchera pas» Interrogé sur le recrutement des locaux dans le sud du pays, il répond «c'est clair qu'il faut régler ce problème, c'est pour ça qu'on veut créer des écoles, il y a déjà une décision pour un centre professionnel à In Salah, c'est pour que les locaux aient un métier, un job décent. Nous prenons ce problème très au sérieux».