Le SG du FLN est-il en train de polluer l'été des Algériens, sinon de stresser plus qu'il n'en faut une classe politique qui est en train de former deux grands pôles, un pour et l'autre contre une 5ème mandature du président Bouteflika ? Le battage médiatique tout autant que le marketing politique et, surtout, une sorte de chantage au peuple, qui serait «convaincu de la nécessité du maintien de Bouteflika au pouvoir», de Djamel Ould Abbès n'étonne pas. Par contre, son «merchandising» pour négocier un soutien politique à son candidat n'a aucune limite. Jusqu'à sombrer dans une démagogie qui n'est pas sans rappeler les années de parti unique où le peuple votait sans avoir vraiment le choix. Car le SG du FLN, en s'appuyant sur un imaginaire soutien populaire à la candidature de M. Bouteflika, qui n'a pour le moment pas encore réagi, use et abuse de formules alambiquées pour dire simplement que son parti se croit encore seul sur la scène politique nationale. Et que les autres formations ne sont là que pour le soutenir, sinon le concurrencer dans son choix politique. Il est évident qu'en voulant s'accaparer seul de la candidature de M. Bouteflika et d'être son porte-parole attitré, le SG du FLN place automatiquement les autres soutiens politiques à un 5ème mandat, y compris le RND, à une simple position de soutiens, ni plus ni moins. Il est notoire d'ailleurs de relever que le FLN, depuis l'arrivée de Djamel Ould Abbès, revendique haut et fort la paternité du soutien et de l'appel à un 5ème mandat. Une posture, cependant, qui a été battue en brèche par la sortie inattendue du MSP qui, face à l'évidence politique que les partis du pouvoir veulent imposer aux Algériens, a, lui, mis en route une alternative, justement, à cette 5ème mandature. Le MSP veut fédérer la classe politique, ainsi que la société civile, à une autre alternative politique, à éviter un 5ème mandat que les quatre partis de l'alliance présidentielle veulent imposer, une fois encore, comme unique choix politique. Certes, les partis de l'alliance présidentielle assurent que leur choix n'est dicté que par la «continuité» pour garantir la stabilité des institutions du pays. Le message de ces partis, dont le FLN veut prendre le commandement, est que seul le candidat Bouteflika est capable d'assurer la stabilité politique, la sécurité et la pérennité des institutions de la République. Ils oublient ou ne veulent pas, en réalité, concevoir que le président Bouteflika a lui-même et à plusieurs occasions soutenu le multipartisme, le choix du peuple et le respect de la Constitution, ce que le chef d'état-major avait récemment fait valoir. Et, à partir de là, qu'une candidature autre que celle de leur candidat peut se présenter, leur fausser leurs calculs et remporter cette présidentielle. Avec la bénédiction même du chef de l'Etat. C'est en quelque sorte un «plan B», une autre alternative politique, qui viendrait même des centres de décision, pour suppléer, éventuellement avec un candidat du pouvoir et donc déjà préparé dans l'ombre, au vœu du chef de l'Etat de passer la main et de ne pas se présenter, une dernière fois, à une élection présidentielle. Toute la question est de savoir si vraiment le moment est venu pour un avènement d'un autre candidat politique pour diriger le pays.