Annoncée lors de sa virée à Alger au mois de décembre 2017, la visite officielle que devrait effectuer le président français Emmanuel Macron en Algérie devrait intervenir avant la fin de l'année 2018. Le magazine français, Jeune Afrique, qui rapporte l'information, indique que le président Macron fera escale à Alger dans le cadre d'une tournée dans la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord), qui le mènera dans cinq pays arabes, dont le Liban où une visite déjà programmée en avril dernier a été reportée et reprogrammée au troisième trimestre 2018, le Maroc et l'Algérie. Un long périple qui ne permet pas de fixer, pour le moment, les dates exactes de la visite du président français, faisant même étaler la période prévisionnelle de ce déplacement à Alger, en soulignant qu'il se fera entre la fin de l'année et le début 2019. En tout cas, c'est le président français, lui-même, qui avait annoncé à la fin de son voyage à Alger au mois de décembre dernier, qu'il effectuerait une visite d'Etat en Algérie au courant de l'année 2018, si l'on s'en tient à cette déclaration. En Algérie, plusieurs dossiers, les uns plus importants que d'autres, devraient faire l'objet d'accords bilatéraux, notamment sur le plan économique, la sécurité et l'immigration clandestine, un dossier qui fait l'actualité brûlante en France (adoption récente d'une nouvelle loi sur l'immigration et l'asile) et dans toute l'Europe, qui veut bloquer les immigrants au sud de la Méditerranée, mieux encore au Nord de l'Afrique où l'on veut établir des zones ou des centres de traitement des immigrants. L'Europe cherche à aborder ce phénomène de l'immigration clandestine à l'unisson et elle veut que le Sud adopte la même position en unifiant l'application des procédures et les réponses, sur le plan du refus et de l'admission des réfugiés. L'Algérie avait catégoriquement opposé son refus pour la création d'un pareil centre sur son sol. Dans le domaine économique, tout marche comme sur des roulettes entre l'Algérie et la France, ou presque. Il reste seulement quelques dossiers en suspens, qui requièrent l'intervention des présidents des deux pays, à l'image du dossier de l'usine Peugeot, qui fait du surplace à cause de problèmes qui surgissent à chaque fois qu'on arrive au stade du déclic, pour le ramener au point mort. M. Macron veut tisser un partenariat fort avec l'Algérie, faire davantage sur le plan économique, c'est ce qu'il a laissé entendre lors de sa visite au mois de décembre 2017, où il a annoncé que pour la première fois un fonds franco-algérien sera créé pour accompagner les investisseurs algériens en France et les investisseurs français en Algérie. Les visites d'Etat du président français drainent forcément dans leur sillage de gros accords sur le plan économique, ainsi que le renforcement de la coopération bilatérale sur le plan sécuritaire qui implique les questions régionales, comme le Mali, la région du Sahel, où la France est engagée militairement, la Lybie et le terrorisme international. En Algérie, le président français aura encore un dossier plus lourd à discuter avec les autorités algériennes, à savoir le dossier de la mémoire entre les deux pays. Lors de son denier passage à Alger, M. Emmanuel Macron avait montré qu'il est prêt à casser des tabous, promettant de restituer les crânes des résistants algériens, chose pas encore faite mais en bonne voie de solution. Et, avec les derniers développements intervenus sur la scène politique française, M. Macron devrait certainement aborder la question des harkis. Sur ce dossier, le président français subit une énorme pression de la part des députés de l'Assemblée nationale française, qui ont multiplié récemment les actions pour resserrer l'étreinte autour de M. Emmanuel Macron afin de résoudre la question avec les autorités algériennes. Les députés de l'Assemblée nationale française ont qualifié d'«injuste» la position algérienne concernant les harkis et réclament le droit de ces derniers et de leurs familles à voyager dans «leur pays d'origine». Rappelons qu'à mi-mots, le président avait plaidé la cause des harkis lors de sa première visite en Algérie, appelant les autorités algériennes à prendre des décisions courageuses pour la résolution de ce dossier.