Le football algérien connaît actuellement une situation des plus déplorables avec ces dérapages que l'on peut qualifier de dangereux et certains présidents de club en sont pour quelque chose. « L'arbitrage est contesté dans le monde entier et non pas seulement en Algérie. Aujourd'hui, même avec l'utilisation de la VAR, il existe encore des situations de confusion. Je ne comprends pas pourquoi chez nous, on cherche toujours à incriminer l'arbitre pour trouver des excuses après une défaite. Je reconnais que parfois nos arbitres commettent des erreurs, ce sont des êtres humains, mais à entendre les déclarations des responsables de club, nous avons l'impression que ces arbitres ont commis des choses très graves et que, selon eux, ils doivent être radiés à vie pour une faute d'appréciation ou un penalty non sifflé », a déclaré hier le président de la commission fédérale d'arbitrage, Mohamed Ghouti, sur les ondes de la radio nationale. Et d'ajouter : « Même si on met tout le monde au placard et on installe de nouveaux arbitres, est-ce que cela va mettre fin aux critiques ? Non, je ne crois pas ». Pour rappel, le week-end dernier le porte-parole de la JS Saoura, Mohamed Zerouati, n'y est pas allé avec le dos de la cuillère envers les responsables du sport roi en Algérie et plus particulièrement le président de la FAF, Zetchi Kheireddine, et ce, après la défaite de son équipe à Tadjenanet, indiquant que la JSS est visée. Zerouati est allé même plus loin en accusant ouvertement les responsables de la FAF d'être derrière une machination pour enfoncer certaines équipes. Pour sa part, Hassan Hammar, le président de l'ESS, s'est lui aussi mis de la partie en tirant directement à boulets rouges sur le premier responsable de la désignation au niveau de la CFA, Mokhtar Amalou, qui est lui-même un ancien arbitre. Cela s'ajoute aux graves accusations du président de la LFP, Abdelkrim Medouar, faites récemment sur les ondes de la radio toujours, affirmant que les arbitres corrompus sont connus. «Ce sont toujours les mêmes arbitres qui commettent des erreurs dans les matches de championnat sans qu'ils ne soient inquiétés. Ils ne sont pas sanctionnés et continuent d'officier», s'est plaint Medouar. La FAF est-elle visée ? En tous cas, les hommes en noir sont sujets à une vague de contestation de la part de clubs mécontents de leurs décisions, parfois, il faut l'avouer, discutables. Certains entraîneurs et présidents de club ne se gênent pas pour accuser les arbitres de « parti pris ». Mais là il faut convenir que les arbitres dirigent leurs matches dans des conditions extrêmement difficiles en raison des intimidations. Même si l'arbitrage n'est pas exempt de tout reproche, il faut néanmoins souligner que certains joueurs et dirigeants sont responsables de ce phénomène de la violence par leurs comportements inadmissibles et autres déclarations tapageuses. Ce qui explique en grande partie les incidents et envahissements de terrain, devenus par la force des choses une « marque déposée » du football algérien. Cependant, pour certains connaisseurs, ce sujet de l'arbitrage est nourri par de grands intérêts, car à travers la CFA, qui est une commission fédérale, on veut directement tirer sur la FAF et son Bureau fédéral. Certains affirment qu'il existe bel est bien un malaise entre la FAF et les présidents de club qui sont, rappelons-le, sous l'égide de la LFP, car il faut également préciser que la Ligue de football professionnel n'a pas la prérogative de s'immiscer dans la désignation des arbitres, mais cela n'a pas empêché Medouar de jeter un pavé dans la mare, lui qui a été pendant 20 ans président de l'ASO Chlef et qui connaît forcément très bien tous ces rouages. A se demander si finalement l'arbitrage n'est pas désigné comme un bouc émissaire pour parvenir à des fins bien précises.